Des opposants au projet de loi bioéthique ont manifesté lundi devant l'Assemblée nationale. 1:25
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Jean-Jacques Héry avec AFP, édité par Laetitia Drevet
Le sensible projet de loi de bioéthique, qui ouvre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, a fait son retour lundi devant l'Assemblée nationale, avec quelque 2.300 amendements au menu pour la semaine. Des associations opposées à ce projet de loi ont manifesté dans l'après-midi à Paris. 

Les manifestations ont débuté avant même les discussions, signe que le sujet suscite, encore et toujours, des tensions. Une vingtaine de membres d'associations, dont la Manif pour tous, se sont réunies lundi après-midi devant l'Assemblée nationale, pour dire leur opposition au projet de loi bioéthique, de retour cette semaine dans l'hémicycle. La mesure phare de ce vaste projet de loi, l'extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, cristallise notamment le débat. 

Le texte comprend aussi une réforme de la filiation, une modification de l'accès aux origines pour les personnes nées grâce à un don de sperme ou encore l'autoconservation des ovocytes. Un autre point annonce déjà des débats houleux dans l’hémicycle : la ROPA. Derrière cet acronyme, une technique médicale qui permet à une femme de faire un don d’ovocytes à sa compagne si celle-ci souffre d’infertilité, et ainsi lui permettre de porter l’enfant du couple après un don de sperme. 

"Ça va être un peu plus rock'n'roll qu'en première lecture"

C'est le dernier texte de cette session d'été, avec 2.300 amendements au programme et un temps législatif de 25 heures, qui pourrait doubler dans les faits. Le coup d'envoi a été donné en fin de journée. Politiquement, l’enjeu est très fort pour Emmanuel Macron, puisque la PMA est sans doute l’une de ses promesses de campagne les plus symboliques. "Ça va être un peu plus rock'n'roll qu'en première lecture", prévoit un député. 

Voté une première fois, et non sans débat, à l'Assemblé nationale et au Sénat, l'examen du texte avait ensuite été repoussé en raison de la crise du coronavirus. Les opposants y trouvent des arguments supplémentaires : examen "en catimini", "en pleine crise économique" imposant d'autres priorités. Xavier Breton (LR) a dénoncé lundi dans Le Figaro un "passage en force", et dit craindre "que des députés militants prennent en otage ce texte".