Etats généraux de la bioéthique : à quoi ressemblera l'homme de demain ?

Image d'illustration.
Image d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
Eve Roger avec G.M.
Les spécialistes ont six mois pour réfléchir et formuler des propositions sur l'avenir de la bioéthique et la gestion des progrès technologiques.

Définir la base d'une nouvelle loi de bioéthique. C'est l'objectif des Etats généraux de la bioéthique qui s'ouvrent jeudi matin. Ils seront l'occasion d'une vaste consultation avec un site web, une soixantaine de débats citoyens dans les régions, une centaine d'auditions par le Comité national d'éthique, et un comité citoyen représentatif. Le gouvernement choisira ensuite les thèmes qu'il souhaite voir figurer dans sa prochaine loi de bioéthique fin 2018 ou début 2019. Les thèmes, eux, ont été fixés par le Comité national d'éthique. Dans la liste, on retrouve d'abord ceux poussés par la société elle-même et que le grand public connait bien comme la fin de vie, la PMA ou la GPA, mais aussi les thèmes issus des progrès scientifiques et technologiques récents.

Médecine prédictive. Parmi ces avancées, certaines concernent la médecine prédictive. Grâce aux progrès scientifiques, il est désormais possible de savoir qu'une personne va développer la maladie d'Alzheimer dans 20 ou 25 ans. Mais doit-on l'en informer alors même qu'aucun traitement ne peut lui être proposé ? La réponse est complexe. 

Avancée technologique. De manière plus générale, les nouvelles technologies posent aussi de nombreuses questions qui, parfois, semblent venues d'un film de science-fiction. "Aujourd'hui, on peut manipuler le cerveau de l'homme, la pensée peut être augmentée. On aura des puces qui pourront redonner des performances à des personnes qui seraient peut être atteintes de maladie dégénératives", explique le professeur d'éthique médicale Emmanuel Hirsch. "Nous sommes dans des domaines ou on pourra anticiper le risque qu'une personne commette tel ou tel crime ou d'attentat", poursuit-il. "C'est de la science réelle aujourd’hui ! La question est : qu'est-ce qui est acceptable et jusqu'où on veut aller ?", s'interroge-t-il.

Six mois pour trancher. Désormais, il va être nécessaire de répondre à ces questions. Certains patients qui ont perdu la vue peuvent par exemple bénéficier d'une rétine artificielle. Mais quelqu'un qui a déjà bons yeux peut-il aussi demander aussi cet implant pour voir encore mieux, plus finement et plus précisément ? Les spécialistes ont six mois pour trancher ces épineuses questions.