Et si on cultivait du gingembre à la maison ?

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Fanny Agostini
Le gingembre a conquis la planète au fil des siècles. En plus de ses indéniables qualités gustatives, cette plante-tige est riche en bienfait pour la santé. S’il n’est pas cultivable à grande échelle sous nos latitudes, il est toutefois possible de le faire pousser dans un pot, à la maison.

Les bienfaits du gingembre ne sont plus à prouver. Cette plante-tige, dont le rhizome* est comestible, est en effet grandement recommandée pour les troubles digestifs tels que les maux de ventre et les diarrhées, et permet de lutter contre les états nauséeux et le mal des transports. Le gingembre est aussi un tonifiant naturel très efficace pour donner un petit coup de boost lorsque c’est nécessaire ! Mais sa consommation est-elle écologique ? Pour répondre à cette question, intéressons-nous d’abord à son origine.

Il ne s’épanouit que sous le climat tropical

Le gingembre est né en Asie du Sud-Est, où il est utilisé en médecine traditionnelle depuis plus de cinq mille ans, notamment lors des périodes de froid et d’humidité, pour stimuler le système immunitaire. Rapidement, il va être transporté vers le bassin méditerranéen avant que son utilisation ne se propage au travers de toute l’Europe, il y a deux milles ans. Il se transforme alors en épice de choix, en plus des vertus qui font sa réputation. Au cours du Moyen Age, il devient un incontournable des repas de la royauté française et conquiert peu à peu les autres continents à partir du 15ème siècle.

Cette plante particulièrement convoitée à travers le monde est pourtant difficile à cultiver sous nos latitudes, puisqu’il lui est impossible de s’épanouir dans le sol sans être exposée à un climat tropical. Une grande partie de la consommation mondiale de gingembre est donc issue de l’exportation de quelques pays producteurs tels que l’Inde (plus d’un million de tonnes), la Chine (plus de 550.000 tonnes) et le Nigéria (350.000 tonnes). Sur les trois millions de tonnes de gingembre produites chaque année, près d’un tiers de cette production est destinée à l’exportation, et ce n’est pas sans conséquence pour la planète.

La solution : la culture en pot à l’intérieur

Alors comment continuer à consommer du gingembre et profiter de ses bienfaits tout en réduisant son empreinte carbone ? La réponse est peut-être bien plus simple qu’elle n’y parait : la culture en pot à l’intérieur de la maison ! Il suffit de se munir d’un rhizome sain, de le placer dans un pot drainé et de l’enfouir sous deux à trois centimètres de terre pour que la magie opère. Du soleil, une température qui ne descend pas en dessous de 20°C, une petite coupelle d’eau pour l’humidité, et le tour est joué. Lorsque la tige se met à jaunir à l’automne, il ne reste plus qu’à récolter quelques rhizomes et laisser les autres en terre pour que la plante puisse repartir l’année suivante. 

Vous pourrez ainsi vous fournir infiniment en gingembre sans aucun impact environnemental ; et cerise sur le gâteau (ou plutôt gingembre sur le sushi), vous vous apercevrez que cette plante, capable de pousser jusqu’à un mètre cinquante de hauteur, produit de magnifiques fleurs aux couleurs nuancées de blanc, jaune et rouge : encore une autre façon d’apprécier toutes les facettes de ce que la Nature a à nous offrir !

*tige souterraine remplie de réserve alimentaire