Le Kremlin ne privilégie plus les agents secrets sous couverture diplomatique. 1:33
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William Molinié, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
ENQUÊTE EUROPE 1 - Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne et la France traquent les agents secrets du Kremlin. Si le nombre de diplomates russes dans l'Hexagone a été divisé par quatre, Moscou s'est adapté. Les services de renseignement français constatent effectivement un retour de la clandestinité.

Finis les agents secrets sous couverture diplomatique, trop visibles. Alors que l'Union européenne et la France traquent les espions du Kremlin depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, Moscou s'est adapté. Si le nombre de diplomates russes dans l'Hexagone a été divisé par quatre, les services de renseignement français constatent un retour de la clandestinité. En effet, la pression menée sur le Kremlin par les services de contre-ingérence a contraint le renseignement russe à changer de méthode.

Celui-ci utilise davantage aujourd’hui les anciennes méthodes pour s’enkyster dans des pays cibles, avec notamment, un retour de la clandestinité. Selon les informations d’Europe 1, le renseignement français soupçonne Moscou de créer de faux profils de combattants ukrainiens pour pouvoir ensuite les envoyer dans des pays occidentaux. Cela se fait à travers les programmes de formation militaire, notamment dans les États baltes, membres de l’Otan, voire en utilisant les flux de réfugiés dans les pays limitrophes comme la Pologne, la Roumanie et la Moldavie.

Un nouveau défi pour le contre-espionnage français

En clair, en marge de la guerre en Ukraine, une autre bataille de l’ombre est en train de se jouer. Moscou redouble d’effort pour construire les légendes et les couvertures de ses espions pour les dix à 20 années qui viennent. En France, les anciens espions du GRU, le renseignement militaire russe, réputés peu discrets, ont été remplacés au profit d’agents aguerris du FSB ou du SVR, le renseignement extérieur.

C'est donc un nouveau défi pour les services de contre-espionnage français. Comment les détecter ? Comment les surveiller ? Et quels moyens ? Surtout, quand on sait qu’il faut mobiliser une vingtaine de personnes pour suivre un seul individu en permanence.