Enfants surdoués : comment les détecter et les aider ?

Les enfants surdoués peuvent se sentir différents et être rejetés, isolés.
Les enfants surdoués peuvent se sentir différents et être rejetés, isolés. © FRANK PERRY / AFP
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A.D
Cela peut paraître contradictoire mais les enfants surdoués ne réussissent pas forcément mieux, voire rejettent parfois l'école. Europe 1 dessine quelques pistes pour les aider.

2 à 3% de la population entre dans la case "surdoués", une caractéristique en partie héréditaire. On estime à 900.000 le nombre d'enfants surdoués en France, soit un à deux par classe. On pourrait penser qu'ils surfent sur la réussite mais d'autres chiffres attestent du contraire : 70% des élèves surdoués sont en échec scolaire. Un sur trois n'aura pas son bac. Pour expliquer ce gâchis et avancer des pistes pour les aider, Sophie de Tarlé, rédactrice en chef de letudiant.fr et Jeanne Siaud-Facchin, psychologue et auteure étaient les invités d'Allô Europe 1.

Une différence qui peut conduire à l'isolement et à la phobie scolaire. Les enfants surdoués peuvent se sentir différents et être rejetés, isolés. Ils développent parfois une sorte de "masque" éloigné de leur véritable personnalité pour paraître semblables aux autres enfants de leur entourage. "Une différence qui se fait vraiment sentir à l'adolescence et qui devient une source de souffrance et de phobie scolaire", témoigne Tania, "diagnostiquée" schizophrène avant d'être considérée comme surdouée. La jeune femme a d'ailleurs écrit l'ouvrage Je suis un zèbre pour raconter son parcours. "La première chose à faire, c'est en parler", conseille la jeune femme, qui est allée jusqu'à se sentir coupable d'être différente. "Les parents ne doivent pas dénigrer le problème et dire que c'est juste des problèmes d'adolescents."

Des signes. "Ce qui est très important, c'est d'être dans la prévention, souligne Jeanne Siaud-Facchin, pour accompagner un enfant qui a énormément d'atouts. Pour ce qui est des signes, on peut trouver chez ces enfants des regards très scrutateurs, qui posent beaucoup de questions notamment sur les limites, la vie, la mort, avant les autres. Souvent, ce sont des enfants qui parlent assez vite et sans langage bébé. Ils ont besoin de précision et de maîtriser."

Quelles solutions ? Pour scolariser au mieux ces enfants "les académies ont mis en place des référents précocité. Dans le public, on peut appeler son académie et demander s'il y a un collège avec une classe pour ces enfants précoces", indique Sophie de Tarlé. "Dans l'enseignement privé sous contrat, il y a aussi des classes spécifiques dans certains collèges. Les parents peuvent se renseigner notamment auprès de l'Apel, l'association de parents d'élèves de l'enseignement libre. Enfin, les écoles privées hors contrat proposent des classes pour enfants précoces". C'est notamment le cas du cours Michelet à Nice. Autre piste : il est possible de se tourner vers des centres spécialisés, comme les centres Zebra alternative, qui sont "pour les enfants en souffrance", précise Jeanne Siaud-Facchin. Avant d'en arriver là, la psychologue préconise de se rapprocher de son école de quartier et de dialoguer avec les enseignants, de plus en plus sensibilisés. 

Attention aussi aux sauts de classes : "On ne se développe pas forcément à la même vitesse" dans toutes les matières, alerte Sophie de Tarlé. "Ce n'est pas évident d'être à 12 ans en première. J'ai vu beaucoup d'élèves qui une fois le bac passé, se cherchaient, faisaient plusieurs premières années sans forcément faire de brillantes études parce qu'ils n'avaient pas de dossier béton pour entrer dans les meilleurs classes prépa." La bonne solution pourrait être de chercher une école qui propose des cours le matin et une activité sport ou musique l'après-midi "pour enrichir la scolarité".