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EN DIRECT - Des agriculteurs de la Coordination rurale tentent de manifester à Paris, circulation perturbée au sud de Lyon

Europe 1 avec AFP . 4 min
Les agriculteurs protestent notamment contre la signature d'un accord de libre échange entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur.
Les agriculteurs protestent notamment contre la signature d'un accord de libre échange entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur. © Matthieu Delaty / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Des agriculteurs perturbent la circulation au sud de Lyon, tandis que d'autres tentent vainement de manifester à Paris mais sont bloqués par les forces de l'ordre. Suivez l'évolution de la situation en direct.

En tracteur ou en voiture, des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont tenté en vain lundi de se rassembler à Paris, retenus par les forces de l'ordre, alors que la ministre de l'Agriculture a prévenu que la capitale ne devait pas être bloquée "un jour de rentrée scolaire". Suivez l'évolution de la situation en direct. 

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Les principales informations à retenir : 

  • Les agriculteurs de la Coordination rurale ont tenté de manifester à Paris ce lundi
  • Un autre convoi a mis en place une opération escargot au sud de Lyon
  • On dénombre environ 200 agriculteurs et 50 tracteurs sur l'ensemble du territoire

Quelques dizaines de manifestants à Paris

Dans la capitale même, quelques dizaines étaient présents lundi matin, venus notamment de la Marne et de l'Aube, et ont tenté de se rassembler au Trocadéro pour rejoindre l'Arc de triomphe. Mais contrôlés par les forces de l'ordre, ils n'y sont pas parvenus. Non loin de Matignon, sept autres accompagnés d'une chèvre ont été "évincés sans incident", selon une source policière.

Les autorités "n'ont jamais voulu nous laisser entrer dans Paris. On a demandé un point de chute pour un rassemblement mais on ne l'a jamais obtenu", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du syndicat Christian Convers, depuis le Trocadéro, réfutant toute "intention de bloquer quoi que ce soit".

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A la veille du coup d'envoi de la campagne électorale pour les chambres d'agriculture, les "bonnets jaunes" du deuxième syndicat agricole veulent faire entendre leur voix : contre les accords de libre-échange, contre la concurrence déloyale, y compris intra-européenne et contre les contrôles dans les fermes.

Dans les Yvelines, une dizaine de tracteurs et une quinzaine de voitures ont forcé le passage et se sont engagés sur la route nationale N10, avant d'être bloqués au niveau des Essarts-le-Roi, a-t-on appris de source policière.

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Un barrage forcé par des tracteurs dans l'Essonne

Dans l'Essonne, un barrage des forces de l'ordre a été forcé par six tracteurs, interceptés par la suite. Des agriculteurs ont été autorisés, dans un climat tendu, à rejoindre avec leurs 21 tracteurs le site d'une sucrerie Téréos située à Artenay dans le Loiret; ceux en véhicule personnel se sont engagés à renoncer à Paris et partiront en trois convois encadrés, selon une source policière.

En Seine-et-Marne, deux petits convois ont également été contenus par les forces de l'ordre, de même source. 

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Circulation perturbée au sud de Lyon 

Un convoi d'agriculteurs, soutenu par la Coordination rurale, perturbe lundi la circulation au sud de Lyon avec une opération escargot destinée à exprimer leur mécontentement, et avant les élections aux chambres d'agriculture où le syndicat espère gagner en influence.

A la mi-journée, la vingtaine de tracteurs s'est installée sur la M7, la voie qui prolonge l'A7 à l'approche de Lyon, dans le sens Marseille-Lyon. "Une voie de circulation est maintenue", précise la préfecture du Rhône dans un message sur X.

Partis vers 5 heures de Saint-Didier-sous-Riverie (Rhône), ils ont remonté à faible vitesse l'A450 avant de stationner à l'heure de pointe au niveau d'Oullins-Pierre-Bénite, à proximité de l'échangeur avec l'A7.

Le cortège, organisé par l'association locale Agri Chabanière et soutenu par la Coordination rurale, est ouvert par un tracteur au klaxon festif. De nombreux véhicules arborent des pancartes : "Pas de blabla, du résultat", "On en a gros", "SOS", ou encore "Notre fin sera votre faim".

La préfecture a exigé des manifestants qu'ils laissent la voie de droite libre pour les véhicules de secours et des forces de l'ordre. Malgré des interruptions, la circulation a d'ailleurs pu reprendre en partie, sur la ou les voies laissées libres. Les manifestants ont passé une bonne partie de la matinée sur la voie de gauche de l'autoroute A450.

"On n'est pas là pour embêter les gens non plus", a souligné auprès de l'AFP Serge Genevay, membre de la Coordination rurale (CR) et président du CR69. "Nous sommes sans réponse depuis un an de toutes les promesses qui ont été faites", a-t-il regretté. "Tous les paysans en ont marre".

Vers midi, une banderole a été déployée à l'entrée d'un bâtiment de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) à Lyon où l'on pouvait lire: "Sans phyto, pas d'arboriculture".

200 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs sur l'ensemble du territoire

Tout en disant comprendre "l'inquiétude" des exploitants, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a prévenu qu'il n'était pas question de laisser la capitale être paralysée. "Non, on ne bloque pas, en plus un jour de rentrée scolaire", a-t-elle prévenu, interrogée sur TF1.

La ministre a évoqué une mobilisation de 200 agriculteurs et d'une cinquantaine de tracteurs sur l'ensemble du territoire.

Rappelant que le Premier ministre François Bayrou recevrait les syndicats agricoles lundi prochain, elle a estimé que "l'urgence qu'ils mettent en avant pour être reçus maintenant, ici tout de suite", ne se justifiait pas vraiment.

Sur le terrain, les manifestants déploraient d'être bloqués du seul fait de "porter un bonnet jaune" et se disaient déterminés à avancer, alors qu'une interdiction de rassemblement courait jusqu'à lundi 12 heures.

Le président de la CR de l'Aube, Christophe Sichnknecht, a mis en avant l'urgence de certaines situations: "on a besoin de réponses". "Aujourd'hui c'est le coup d'avertissement, on est capable d'aller où on veut", a-t-il assuré.

Adhérent du syndicat, Frédéric Bourbonneux, qui cultive 150 ha à Nogent-sur-Seine (Aube), raconte avoir perdu cette année 50% de rendement en blé. "L'assurance climatique compense à peine 10% (des pertes), les impôts et cotisations ont augmenté alors que le prix des céréales baissait sur les marchés, on n'y arrive pas", affirme-t-il.

Les agriculteurs protestent notamment contre la signature d'un accord de libre échange entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur.

A ce sujet, Emmanuel Macron a assuré lundi que la "messe n'était pas dite". "On continuera de défendre avec force la cohérence de nos engagements", a-t-il affirmé.

Une mobilisation avant les élections professionnelles

Cette mobilisation intervient avant les élections professionnelles, organisées du 15 au 31 janvier, qui détermineront les nouveaux rapports de force entre syndicats agricoles: la CR, qui a gagné en visibilité à la faveur d'actions coups de poing depuis l'hiver dernier, espère ravir une quinzaine de chambres à l'hégémonique alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs.