Coronavirus : 19 morts en France, les rassemblements de plus de 1.000 personnes interdits

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L'épidémie de coronavirus se poursuit dimanche à travers le monde. © Thomas SAMSON / AFP
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Un nouveau bilan du coronavirus publié dimanche fait état de 1.126 cas confirmés en France et 19 morts. En conséquence, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé que les rassemblements de plus de 1.000 personnes étaient désormais interdits.

La France a désormais passé la barre du millier de personnes contaminées au coronavirus. 1.126 cas ont été confirmés, dimanche après-midi, selon un décompte publié par Santé Publique France. Dix-neuf personnes sont décédées. Face à ces nouveaux chiffres, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé l'interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes. De l'autre côté de la frontière, l'Italie, qui a vu son nombre de décès bondir, est désormais le deuxième pays le plus touché après la Chine.

Les principales informations à retenir :

  • En France, le bilan est désormais de 1.126 cas et 19 morts
  • Les rassemblements de plus de 1.000 personnes sont interdits en France
  • L'Italie est devenu le pays le plus touché après la Chine 

Le bilan s'alourdit en France, de nouvelles écoles fermées 

Le dernier bilan fait état de 19 morts en France, pour 1.126 recensés. Samedi, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avait indiqué que quarante-cinq personnes étaient en réanimation. Face à ces nouveaux chiffres, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé l'interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes. "A l'échelle nationale, tous les rassemblements de plus de 1000 personnes sont désormais interdits. Les préfets, les ministères feront remonter une liste d'événements considérées comme utiles à la vie de la nation: les manifestations en feront partie, comme les concours ou encore le recours aux transports en commun", a-t-il indiqué à la suite d'un Conseil de Défense qui s'est tenu à l'Elysée pendant plus de deux heures. Jusqu'ici les rassemblements de plus de 5.000 personnes étaient interdits jusqu'à la mi-avril.

Si, pour l'instant, l'ensemble du pays reste au "stade 2" de l'état d'alerte, le passage au stade 3, celui de l'épidémie, qui prévoit davantage de restrictions, semble inexorable.

En ce qui concerne les établissements scolaires, les écoles de l'Oise et du Haut-Rhin resteront fermées pour deux semaines à partir de lundi. C'est le cas également de la Corse, à Ajaccio, désormais considérée comme un "cluster" de l'épidémie. Ajaccio regroupe, en effet, 23 des 28 cas de personnes atteintes par le Covid-19 recensés dans l'Ile de Beauté. Le préfet, Franck Robine, a également annoncé l'interdiction pour deux semaines de toutes les manifestations regroupant plus de 50 personnes dans cette ville, à partir du moment où celles-ci sont prévues dans un lieu confiné.

La propagation accélérée du coronavirus sonne aussi la mobilisation générale des services de santé, sommés de se tenir prêts à déclencher leur "plan blanc" pour faire face à une situation exceptionnelle. "Nous avons engagé le niveau 1 du plan blanc qui met tous les hôpitaux sous tension pour planifier" la mise en oeuvre rapide des "moyens indispensables en cas d'afflux" de patients, a souligné Jerôme Salomon. 

Un "plan blanc" avait déjà été déclenché le 25 février dans les hôpitaux de Creil et Compiègne. Un "plan bleu" qui prévoit notamment l'augmentation du personnel pour empêcher l'isolement des résidents, sera de la même façon activé dans les Ehpad.

L'Italie est désormais le deuxième pays le plus touché au monde

En Italie, un nouveau bilan fait état de 366 morts, dont 133 en seulement 24 heures, dimanche. Le nombre de cas positifs grimpe, lui, à 7.375, soit 1.492 de plus par rapport à samedi. La Lombardie, la région de Milan placée sous quarantaine, reste la région la plus touchée avec 4.189 cas et 267 décès. Le pays est désormais le plus touché après la Chine qui reste en tête avec 80.695 cas, dont 3.097 décès. 

Tentant d'endiguer la propagation du virus, le pays a annoncé l'achat de 22 millions de masques, dimanche soir. Depuis dimanche, les entrées et sorties d'une vaste zone dans le nord du pays, allant de Milan, capitale économique du pays, à Venise, haut lieu du tourisme mondial, sont  étroitement limitées, selon un décret publié par le gouvernement. Cette mesure radicale s'apparente à celle mise en place dans la province chinoise du Hubei d'où l'épidémie est partie en décembre.

Dans la région de Lombardie et dans quatorze provinces italiennes, toutes les manifestations culturelles, sportives ou religieuses sont interdites, et les discothèques, pubs, écoles de danse et autres lieux similaires devront également fermer leurs portes pour un mois, selon le décret. Le gouvernement italien a aussi décidé l'envoi de 20.000 renforts dans ses hôpitaux, ce qui permettra de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs. Le pays doit fermer ses musées, théâtres, cinémas et autres salles de spectacle sur tout son territoire jusqu'au 3 avril. 

En début d'après-midi, le ministre italien des Sports a appelé à la suspension du championnat national

Les Etats-Unis inquiets, 49 décès supplémentaires en Iran

Ailleurs dans le monde, l'expansion de l'épidémie inquiète aux Etats-Unis : le virus a été détecté sur 21 personnes à bord du Grand Princess, un navire de croisière qui avait été maintenu au large de la Californie, après la découverte de symptômes chez certains de ses 3.533 passagers et membres d'équipage. Le navire a été autorisé à accoster à Oakland ce dimanche, selon les médias américains. Deux personnes sont par ailleurs mortes du coronavirus en Floride, les premières victimes américaines en dehors de la côte ouest. Sur la côte Est, l'état de New York a décrété l'état d'urgence.

L'Iran a de son côté annoncé 49 nouveaux décès dimanche, la plus haute augmentation journalière depuis le début de l'épidémie. La compagnie Iran Air a annoncé suspendre sine die ses vols vers l'Europe. 

En Chine en revanche, la province du Hubei pourrait bientôt être rouverte, a laissé entendre le gouvernement, car les nouvelles contaminations de personnes y sont en baisse. Cependant, 24 cas de coronavirus "importés" ont été également recensés samedi à travers la Chine, ce qui laisse redouter une nouvelle hausse des contaminations dans le pays à l'unisson d'une accélération de l'épidémie à l'échelle mondiale.

Enfin, au Portugal, le président Marcelo Rebelo de Sousa a annoncé dimanche qu'il se mettait de lui-même en quarantaine, par précaution, suspendant toute activité publique dans le pays et à l'étranger pendant deux semaines. Il a justifié cette décision inédite en expliquant qu'il avait été en contact la semaine dernière avec des élèves d'une école du nord du Portugal, fermée ensuite après la découverte d'un cas de coronavirus. "Ni l'élève hospitalisé ni sa classe n'ont participé à cette rencontre", précise toutefois le communiqué publié sur le site de la présidence. Le chef de l'Etat "ne présente aucun symptôme" et il poursuivra ses activités depuis le palais présidentiel.  Le communiqué souligne que Marcelo Rebelo de Sousa a décidé de suivre les recommandations des autorités sanitaires, car il estime qu'en matière de prévention il doit "donner l'exemple".* Le Portugal connaît depuis samedi une hausse du nombre de cas de Covid-19, particulièrement dans le nord du pays. Le pays a franchi samedi le seuil des 20 cas confirmés, contre 13 vendredi soir.