Empoisonnements : la "veuve noire de la Côte d'Azur" condamnée à 14 ans en appel, mais acquittée de deux assassinats

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Patricia Dagorn, 58 ans, a été décrite comme une empoisonneuse en série. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
Patricia Dagorn avait été condamnée en première instance à 22 ans de réclusion criminelle pour l'empoisonnement de quatre hommes. 

Patricia Dagorn a été condamnée mardi en appel à 14 ans de prison pour l'empoisonnement de deux hommes âgés sur la Côte-d'Azur, qui ont survécu, mais la cour d'assises l'a acquittée de l'assassinat de deux autres. Les jurés n'ont pas suivi l'avocate générale de la cour d'assises à Aix-en-Provence qui avait requis 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre cette femme de 58 ans qui était décrite comme une empoisonneuse en série. Elle avait été condamnée pour ces assassinats et empoisonnements à 22 ans de réclusion criminelle en première instance à Nice.

"Victime d'une erreur judiciaire". Mardi matin, dans ses derniers mots devant la cour d'assises d'appel à Aix-en-Provence, Patricia Dagorn, vêtue d'un pull beige, avait une nouvelle fois clamé son innocence de tous les crimes et délits dont elle était accusée, se disant par avance "victime d'une erreur judiciaire". La veille, son avocat Cédric Huissoud avait plaidé l'acquittement, dénonçant une procédure "sans queue ni tête" et "sans élément probant".

Une femme "sans loi et sans lien". L'avocate générale Béatrice Vautherin avait au contraire souligné la "dangerosité" de Patricia Dagorn, s'alarmant d'une certaine "jouissance à donner la mort à ces vieux messieurs", et de "la haine qu'elle a à l'égard des hommes". Elle avait décrit une accusée vivant "sans loi et sans lien avec personne", mais avec une obsession, faire main basse sur la richesse des autres.

Des traces de Valium. Les jurés ont cependant finalement acquitté Patricia Dagorn de l'assassinat, par empoisonnement au Valium, de Francesco Filipponne, un maçon retraité de 85 ans, en février 2011, près de Cannes, et de celui d'un autre de ses amants, Michel Knefel, un SDF qu'elle fréquentait, et qui avait succombé dans un hôtel niçois, lui aussi avec des traces de Valium dans le sang.

Peine maximale pour deux empoisonnement. Ils ont par contre prononcé la peine maximale encourue pour "administration de substances nuisibles" à deux personnes vulnérables, deux autres hommes d'âge mûrs rencontrés par l'intermédiaire d'une agence matrimoniale.