Égalité salariale : les Français demandent que les écarts soient resserrés
Les salariés français réclament une forme plus juste d’égalité salariale. Une grande étude menée par l'APEC, l’association pour l’emploi des cadres et Terra Nova, met en évidence le fait que les salariés sont nombreux à estimer que les écarts de rémunération devraient être strictement encadrés au sein des entreprises.
Plus d'égalité salariale : tel est le souhait de la plupart des salariés français, qui réclament un encadrement plus strict des rémunérations au sein des entreprises.
Selon l'étude menée par l'APEC, l'association pour l'emploi des cadres, un salarié sur deux plaide pour un écart maximal de 1 à 5 des salaires. Plus surprenant, un salarié sur cinq souhaite que la rémunération la plus élevée n’excède pas deux fois le salaire le plus bas.
Une vision renforcée par le manque de perspectives d’évolution salariale
En France, la moitié des salariés du privé sont bloqués entre le SMIC et 2.200 euros nets par mois. Et c’est sans doute ce qui explique leur défiance vis-à-vis des plus hauts revenus, selon Franck Morel, expert associé à l’Institut Montaigne.
“Ce salarié-là, c’est un salarié dont le revenu a moins évolué ces dernières années, alors que ce n’était le cas auparavant. Il a le sentiment qu’il ne sait pas grand-chose sur la manière dont sont organisées les rémunérations dans l’entreprise et en tire une forme de méfiance sociale, considérant que notre pays est très inégalitaire par rapport au reste du monde.”
Un préjugé car en France, les inégalités salariales sont largement atténuées par les impôts et le modèle social : "Les écarts de revenus avant le système redistributif sont de 1 à 18 et ils tombent de 1 à 3 grâce au système redistributif", explique l'expert.
Une réalité dont les salariés, qui réclament un encadrement très strict des rémunérations, n'ont pas forcément conscience.