Effondrements d'immeubles à Marseille : les experts étudient une possible défaillance du sol

L'effondrement des deux immeubles de la rue d'Aubagne a fait huit morts, le 5 novembre.
L'effondrement des deux immeubles de la rue d'Aubagne a fait huit morts, le 5 novembre. © Nathalie Chevance / Europe 1
  • Copié
avec AFP
"La durabilité des immeubles n'est pas en cause", a affirmé un membre du Centre scientifique et technique du bâtiment, chargé de déterminer les causes de l'effondrement meurtrier de deux immeubles à Marseille, lundi 5 novembre.

Deux experts qui ont accompagné jeudi le ministre du Logement Julien Denormandie dans une visite du site où deux immeubles se sont effondrés à Marseille, faisant 8 morts, ont estimé qu'il fallait étudier une possible défaillance des sols, qui pourrait expliquer le drame.

"La durabilité des immeubles n'est pas en cause", a déclaré à la presse Charles Baloche, directeur adjoint du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l'un des experts envoyés par Paris pour déterminer les causes des effondrements et évaluer l'état des immeubles voisins. 

Des immeubles "sans fondation". Construits au XVIIIe siècle dans le quartier populaire de Noailles, au centre de Marseille, les immeubles qui se sont effondrés le 5 novembre sont "sans fondation, avec des murs directement déposés sur le sol", a précisé l'expert : "Ce mode de construction suppose qu'aucun élément ne soit en position de faiblesse. Si un mur porteur est défaillant, soit par lui-même, soit par le sol, l'effondrement est garanti". "Si la maçonnerie est sèche (…) normalement, il n'y a pas de problèmes. On en déduit que le problème vient du sol", soit qu'il soit de mauvaise qualité, soit à cause d'un excès d'eau dû à "des canalisations rompues" ou "des eaux de ruissellement qui ne sont pas canalisées comme il convient", a-t-il poursuivi. 

"Incertitudes sur les sols". Pour Jean-Philippe d'Issernio, directeur de la direction départementale des territoire et de la mer des Bouches-du-Rhône "l'ensemble des immeubles visités (alentour) n'ont pas fait apparaître de risque structurel qui laissait penser qu'ils allaient s'écrouler dans la minute ou dans les heures qui viennent, ils sont maintenant suivis depuis trois semaines et ils ne bougent pas". Mais pas question de donner pour autant le feu vert aux habitants pour réintégrer leurs logements : "Je ne suis clairement pas en mesure aujourd'hui de vous donner un délai", a assuré Jean-Philippe d'Issernio : "Il faut lever un certain nombre d'incertitudes sur les sols".