Les secours arrivent autour du pont routier de Mirepoix-sur-Tarn, près de Toulouse, le 18 novembre 2019 2:30
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Cédric Chasseur, avec Théo Maneval , modifié à
TÉMOIGNAGE - Lundi, l’effondrement d'un pont suspendu au-dessus du Tarn a fait deux morts, le conducteur d'un camion et une adolescente de 15 ans. Céline, une habitante de Mirepoix-sur-Tarn, fait partie des premières personnes à s'être rendue sur les lieux de la catastrophe. Son intervention a notamment permis d'aider à sauver la mère de la seconde victime. 
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Il était huit heures du matin lorsque Céline a entendu "un gros bruit". Cette habitante de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne) ne le sait pas encore, mais c'est le pont suspendu de 1931 qui vient de s'effondrer brusquement. Le début de "l'horreur" pour cette Haute-garonnaise dont l'action aura tout de même permis de sauver l'une des victimes, la mère de Lisa, une adolescente de quinze ans, morte dans l'accident. Mardi matin, Céline a raconté ce terrible moment au micro d'Europe 1.

Une femme en contre-bas, "tétanisée"

En ouvrant la fenêtre, Céline constate l'étendue des dégâts. "J'ai vu des vagues géantes au niveau des fils électriques. Il y avait des débris qui passaient dans l'eau", raconte la Mirapicienne. C'est à ce moment-là qu'elle entend "le cri" d'une personne. Céline se dépêche donc de s'habiller pour sortir dans la rue et voir ce qui se passe. "J'ai vu qu'il y avait une dame en bas, dans l'eau", constate alors Céline. La victime se trouve en contre-bas des berges, dans une zone très escarpée. En difficulté, elle "s'accroche tant bien que mal", selon l'habitante. "Elle avait froid et semblait tétanisée", dépeint Céline, alors que la mère de famille lui dit qu'elle va s'évanouir. Les personnes présentes, dans l'attente des secours, lui parlent et tentent de la rassurer.

"Ma fille, ma fille", disait-elle

"Une infirmière, qui rentrait de sa garde de nuit, est arrivée", raconte ensuite Céline. "Elle voulait descendre pour aller l'aider", mais c'était impossible. Les berges du Tarn sont très raides à ce niveau, rendant la zone inaccessible. Pour les habitants, la situation était d'autant plus difficile. "On ne pouvait rien faire de plus que lui parler", explique la Mirapicienne, qui se souvient que la victime "n'appelait pas à l'aide", mais disait "ma fille, ma fille", elle aussi dans la voiture au moment du drame. 

Ensuite, "tout est allé très vite", selon les dires de Céline. Il y avait "des voitures partout" : la police, les pompiers, le Samu. Malgré leurs moyens, "ils ont eu du mal à l'extraire du Tarn", décrit la Haute-Garonnaise. Deux personnes ont alors pu atteindre la mère de famille et "lui mettre une couette dessus" pour tenter de la réchauffer. "Il y a eu un élan de solidarité de tout le village", explique-t-elle. "Avec nos petits moyens, on a essayé d'aider. Mais on n'avait pas grand chose sous la main", reconnaît Céline, qui aimerait bien savoir "comment va aujourd'hui cette dame".