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Louise Sallé
Face aux élèves qui décrochent, le gouvernement cherche la parade. Le Premier ministre souhaite permettre le placement de jeunes en difficultés dans des internats. 50.000 places sont actuellement vacantes. Mais il faudra un encadrement spécialisé pour aider ces jeunes, prévient le corps enseignant. 

L'internat se retrouve au centre de l'actualité. Alors que 50.000 places sont aujourd'hui vacantes, ces établissements sont au cœur de la nouvelle politique du gouvernement. Le Premier ministre Gabriel Attal a présenté il y a une dizaine de jours des mesures pour sauver les "jeunes sur la mauvaise pente". L’accueil en internat à l'année serait ainsi proposé aux familles après discussion avec le chef d’établissement, pour les ados susceptibles de dériver. 

Matignon dit travailler sur un reste à charge égal à 0 pour des parents modestes à qui cette solution serait proposée… Mais aucun déploiement d’éducateurs spécialisés n’est prévu, ce que regrette Carole Zerbib, membre du syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale : "L'internat, c'est une rupture avec le milieu familial. Après, au niveau de l'encadrement éducatif, il n'y a rien. Tout serait à créer. Donc, il faut qu'on ait du personnel en nombre, il faudra former pour accueillir ce type d'élèves en grande, grande difficulté. En fait, c'est un réel projet qui ne pourra se faire sans moyens supplémentaires", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

Un dispositif adapté aux enfants en grandes difficultés ?

Les internats sont déjà proposés aux familles par la justice, mais dans certains cas seulement. "Certains jeunes sont orientés vers des internats parce qu'ils ont quand même les capacités à être accueillis dans un internat scolaire classique. Un jeune qui va se mettre particulièrement en danger, ça ne sera pas adapté", alerte Alice Grunenwald, juge des enfants à Saint-Etienne et qui préside l’Association française des magistrats de la jeunesse.

Ces jeunes-là sont normalement dirigés vers des centres spécialisés, de la protection de l’enfance ou de la protection judiciaire de la jeunesse, qui sont malheureusement très souvent saturés.