Drogue : dans une concurrence exacerbée, les trafiquants continuent à "aller vers" les clients

Selon le rapport de l'OFDT sur les nouvelles tendances du marché de la drogue, la MDMA est le stimulant le plus recherché, notamment sous forme d'ecstasy. Image d'illustration.
Selon le rapport de l'OFDT sur les nouvelles tendances du marché de la drogue, la MDMA est le stimulant le plus recherché, notamment sous forme d'ecstasy. Image d'illustration. © AFP/DOUANE FRANCAISE
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon un rapport de l'OFDT publié mardi, les dealers développent de nouvelle stratégies entre commandes par SMS et envois postaux. 

Concurrence exacerbée entre réseaux, intensification de la violence autour des trafics, présence policière accrue en raison de l'état d'urgence : les trafiquants de drogue continuent de s'adapter en allant davantage vers les consommateurs, notamment via SMS et internet, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) qui publiait mardi son étude sur les Tendances récentes et nouvelles drogues.

Livraison en "drive" ou par colis. L'OFDT met en avant dans ce rapport une "concurrence de plus en plus exacerbée" entre les réseaux de trafic, qui se traduit par "un climat de violences intensifié", à Marseille mais aussi désormais à Lille, Rennes ou Bordeaux. Face à ce climat de violence et de présence policière accrue, les usagers les plus insérés socialement répugnent plus à se rendre dans les lieux de deal, ce qui a conduit les trafiquants à continuer de "développer une stratégie consistant à aller vers les consommateurs" : prise de commandes par SMS, approvisionnement des clients dans des "drive" adossés à une cité où les clients peuvent s'approvisionner sans quitter leur véhicule, voire commandes de produits sur internet et livraison postale des marchandises.

MDMA, stimulant le plus recherché. Concernant les produits, le stimulant le plus recherché, notamment chez les jeunes, est la MDMA, sous forme de poudre, de cristal ou de comprimés (ecstasy), qui sont plus gros et plus fortement dosés, pris en particulier lors des "espaces festifs électro" qui touchent un public désormais plus largement ouvert et plus jeune. 

Risques de contamination avec le "chemsex". Enfin, l'OFDT décrit un phénomène marginal mais préoccupant en termes de santé publique : la consommation de produits (cocaïne, GHB, mais surtout des nouveaux stimulants de synthèse acquis sur internet) en contexte sexuel, dit "chemsex", dans une frange de la communauté homosexuelle masculine. La pratique du "slam", l'injection de stimulants dans le but d'améliorer les sensations lors de relations sexuelles, apparue à Paris au début de la décennie 2010, est ainsi désormais observée à Bordeaux, Toulouse, Marseille et Rennes. "La présence du matériel d'injection en quantité le plus souvent insuffisante donne lieu à des réutilisations, voire à des échanges de seringues qui accroissent les risques de contaminations bactériologiques et virales", relève par ailleurs l'OFDT.