Disparition du petit Émile : une «mise en situation» annoncée au Haut-Vernet

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Une sorte de reconstitution des faits aura lieu jeudi 28 mars dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, huit mois après la disparition du petit Émile. Planifiée "depuis longtemps", cette opération réunira des "personnes qui étaient là au moment des faits" l'été dernier, selon une source proche du dossier.

Huit mois après la mystérieuse disparition du petit Emile, à 2 ans et demi, dans le hameau du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, une "mise en situation", sorte de reconstitution des faits, aura lieu jeudi 28 mars, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier. Planifiée "depuis longtemps", cette opération réunira des "personnes qui étaient là au moment des faits" l'été dernier, dans ce hameau de 25 habitants situé à 1.200 mètres d'altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés, selon cette source.

Devraient ainsi participer à cette première mise en situation grandeur nature plusieurs membres de la famille du garçonnet ou encore des voisins, afin de déceler d'éventuelles incohérences dans les témoignages recueillis jusqu'ici et permettre à l'enquête, aux pistes multiples, d'avancer.

Le petit garçon aperçu la dernière fois le 8 juillet

Émile avait été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet vers 17h15, dans l'unique rue du hameau, par deux voisins aux récits contradictoires, alors qu'il venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. D'abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l'enquête avait rapidement été confiée à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence puis requalifiée en motifs criminels pour "enlèvement" et "séquestration".

Accident, chute, enlèvement ? Aucune piste n'a été mise de côté, même si celle de la chute mortelle s'est étiolée suite aux multiples battues organisées dans les environs du hameau, lors desquelles aucun corps n'a été retrouvé. Quant à la piste du grand-père maternel d'Émile, dont le nom était apparu dans une enquête sur des violences et agressions sexuelles présumées au début des années 1990 au sein d'un établissement scolaire privé religieux dans le Pas-de-Calais, elle a toujours été étudiée, "au même niveau" que les autres, a précisé à l'AFP cette même source proche du dossier.

Le passé trouble du grand-père maternel

Comme l'a révélé le Canard Enchaîné mercredi, le grand-père avait été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre de cette enquête autour de faits qui se seraient déroulés au début des années 1990 au sein de la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont à Liévin. Très pieux, Philippe V. y était entré en tant que chef scout avant de devenir "frère Philippe", chargé avec d'autres personnes, entre 1991 et 1994, de faire régner la discipline au sein de cet établissement catholique qui a ensuite fait l'objet d'une fermeture administrative à la fin des années 2010.

Au total, 11 personnes avaient été mises en examen dans le cadre des quatre informations judiciaires ouvertes autour de cet établissement, notamment pour "viols", "agressions sexuelles" et "maltraitance".