Deux Basques, soupçonnés d'avoir été des chefs de l'ETA, jugés à Paris

Iratxe Sorzabal, 47 ans, et David Pla, 43 ans, avaient été interpellés en septembre 2015 dans un gîte dans la montagne pyrénéenne française.
Iratxe Sorzabal, 47 ans, et David Pla, 43 ans, avaient été interpellés en septembre 2015 dans un gîte dans la montagne pyrénéenne française. © IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP , modifié à
Iratxe Sorzabal et David Pla, anciens membres de l'ETA, vont être jugés à partir de lundi à Paris pour "association de malfaiteurs à visée terroriste".

Deux Basques arrêtés en 2015, une femme et un homme, sont jugés au tribunal correctionnel de Paris lundi et mardi pour "association de malfaiteurs à visée terroriste", soupçonnés d'avoir été des chefs de l'organisation séparatiste ETA.

Pour Madrid, "les deux terroristes les plus recherchés". Ces deux Espagnols, Iratxe Sorzabal, 47 ans, et David Pla, 43 ans, ont été interpellés en septembre 2015 dans un gîte dans la montagne pyrénéenne française. "L'appareil politique de l'ETA a été démantelé, décapité avec ces arrestations", s'était félicité le ministre espagnol de l'Intérieur de l'époque, Jorge Fernandez Diaz. Ces responsables politiques de l'ETA étaient présentés par le ministre comme les "deux terroristes les plus recherchés du moment" par Madrid.

Après avoir renoncé à la "lutte armée" en 2011, l'ETA a annoncé son désarmement total en avril 2017. Et ce procès se tient moins d'un an après la dissolution du groupe, en mai 2018. Au total, 853 morts sont imputées à cette organisation en quatre décennies.

Des personnes impliquées dans le processus de paix, avance leur avocat. Les deux prévenus, qui avaient été mis en examen pour "direction d'une organisation formée en vue de la préparation de crimes en lien avec une entreprise terroriste", comparaîtront finalement pour "association de malfaiteurs à visée terroriste", entre 2010 et 2015 pour lui, et entre 2008 et 2015 pour elle. "Pendant cette période, l'organisation était déjà bien engagée dans le processus de paix. Et ces deux personnes passaient pour les représentants de l'ETA en charge des négociations; elle étaient impliquées dans le processus de paix", a fait valoir leur avocate, Xantiana Cachenaut. Les prévenus, qui comparaîtront détenus, seront également jugés pour recel de financement du terrorisme, détention d'armes, détention de faux documents administratifs.

Participation à des attentats et des assassinats. Ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques, Iratxe Sorzabal a déjà été condamnée par défaut en France pour son appartenance à ETA. Membre du commando "Ibarla" dans les années 1990, elle est soupçonnée d'avoir participé à des attentats et des assassinats. Elle formait avec David Pla, originaire de Pampelune, le "comité exécutif" de l'organisation basque. Selon le quotidien El País, ce sont eux qui avaient annoncé, le 20 octobre 2011, "l'arrêt définitif des actions armées" de l'ETA.