Denis est sur le point d’être expulsé : "Je n'ai pas d'autre endroit où aller "

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Léa Beaudufe-Hamelin
Denis vient d’être informé de son expulsion prochaine. Il vit actuellement dans la maison familiale dont sa sœur a héritée et avec laquelle il n’a plus de contact. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Denis raconte avoir rencontré plusieurs difficultés dans le cadre de la succession de ses parents.
TÉMOIGNAGE

Denis vit dans la maison familiale dont sa sœur a héritée en donation-partage, qui permet de répartir de son vivant les biens de sa future succession. Sa sœur lui demandait de payer un loyer qu’il ne pouvait pas assumer parce qu’il est au chômage. Il vient donc d’être informé de son expulsion prochaine, qui aura lieu avant la fin du mois d’octobre. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Denis détaille les difficultés rencontrées dans le cadre de la succession de ses parents.

"J'ai reçu l’appel d'un huissier de justice qui m’a annoncé que je serai expulsé à la fin du mois d’octobre. Je n'ai pas d'autre endroit où aller. Je vis dans la maison familiale qui a été accordée à ma sœur en donation-partage. Après le décès de mon père en 1980, j’ai dit à ma mère qu’il fallait que l’on s’installe dans cette maison. En 1982, ma mère a décidé de faire une donation-partage. Elle a  laissé la boulangerie à mon frère qui avait appris le métier. Ma sœur a hérité de la maison où je vis pour l'instant. Quant à moi, je devais recevoir deux appartements. 

En décembre 2009, je me suis acheté une nouvelle voiture, mais j’ai perdu mon emploi en 2010. Lorsque mon licenciement m’est tombé dessus, j'avais encore le crédit de ma voiture à payer. Sur les 700 euros d’allocation chômage que je recevais, 500 euros servaient au remboursement de ma voiture. Il ne me restait que 200 euros pour vivre. Quand mon chômage m'est tombé dessus, j’ai fait un burnout. On voulait me gaver de médicaments. Avec tous les problèmes que je cumulais, j'avais besoin d'avoir la tête claire pour me défendre. 

" Mon avocat n'a pas fait son travail "

En 2004, sachant que ma mère n'était pas éternelle, je lui ai parlé de mon désir de récupérer les deux appartements dont j'étais nu-propriétaire, afin de les vendre et de me mettre un toit sur la tête. Ma mère perdait la tête. Quand je lui ai parlé de reprendre les appartements, elle n'a pas réagi. Je lui ai expliqué que c'était surtout pour lui éviter d'avoir des problèmes avec le syndic de copropriété. Elle n’a pas accepté et les choses n'ont pas bougé. 

En 2009, j'ai pris un avocat pour récupérer les deux appartements. J'ai contacté le tribunal pour savoir si mon avocat avait engagé une procédure pour me permettre de récupérer les appartements et une procédure pour mettre ma mère sous tutelle. On me répond que ces procédures n’ont pas été engagées et que j'aurais pu récupérer mes appartements sans prendre un avocat et donc le payer. Mon avocat n'a donc pas fait son travail de conseil et ma mère n'a pas été mise sous tutelle. 

Après le décès de ma mère en janvier 2015, nous sommes allés chez le notaire, il n'y avait plus que des dettes. Quand les portes des deux appartements ont été ouvertes, je suis tombé des nues. Ils étaient dans un tel état ! Les travaux de réparation ont été évalués à 65.000 euros pour chaque appartement. Il fallait les vendre parce que j’avais le syndic sur le dos. Les appartements ont été vendus à vil prix. Il y avait des dettes auprès du syndic de copropriété et des impôts, et je n'étais au courant de rien. 

Le dernier contact que j'ai eu avec ma sœur, c'était le jour de l'enterrement de ma mère, en 2015. Elle me demandait de payer un loyer de 1.100 euros, qui a été redescendu à 300 euros. Je ne peux même pas payer 300 euros, je touche environ 500 euros d’allocation de solidarité spécifique. Avant que nous nous installions dans la maison, c'est ma mère qui a payé tous les travaux de remise en état pour que l'on puisse y vivre, alors que la donation-partage avait déjà été faite. Ma sœur n'a jamais rien fait pour cette maison. "