Dans le sillage d'Anne Soupa, sept femmes candidatent à des ministères dans l'Eglise

"Il y a une crise profonde dans l'Eglise, il faut ouvrir les portes. Ce n'est pas un geste contre l'Eglise, mais pour", a estimé Anne Soupa. (photo d'illustration)
"Il y a une crise profonde dans l'Eglise, il faut ouvrir les portes. Ce n'est pas un geste contre l'Eglise, mais pour", a estimé Anne Soupa. (photo d'illustration) © AFP
  • Copié
avec AFP
Sept femmes ont postulé mercredi à diverses fonctions qui leur sont interdites au sein de l'Église. Des candidatures dans le sillon de celle d'Anne Soupa, en lice pour reprendre le flambeau à l'archevêché de Lyon à la place de l'ancien cardinal Barbarin, démissionnaire suite à la retentissante affaire de pédophilie du prêtre Bernard Preynat. 

Dans le sillage d'Anne Soupa, candidate à l'archevêché de Lyon, sept femmes ont postulé mercredi à diverses fonctions qui leur sont interdites dans l'Eglise où, selon elles, "l'absence des femmes en situation de responsabilité constitue un scandale".

Des candidates à différents postes

Candidates aux ministères de prédicatrice laïque, de diacre, curé, nonce ou évêque, elles ont déposé leur dossier à la nonciature apostolique à Paris, l'ambassadeur du Vatican en France, le jour de la fête de Marie-Madeleine, "apôtre des apôtres" et "figure remarquable mais qui a été oubliée par l'Histoire de l'Eglise, mise sous le boisseau", a expliqué Anne Soupa. "On se revendique de la place" de Marie-Madeleine, a ajouté Anne Soupa, théologienne engagée de 73 ans.

 

Très heureuse de voir que d'autres femmes postulent

Après avoir "ouvert le chemin" du débat sur la place des femmes aux postes de responsabilités dans l'Eglise, en candidatant le 25 mai à l'archevêché de Lyon pour succéder à Mgr Philippe Barbarin, elle est "très heureuse de voir que d'autres l'empruntent". La démarche de ces sept femmes, déjà engagées dans la vie spirituelle, est fédérée par le collectif Toutes Apôtres!, spécialement créé pour cette démarche et pour qui, selon son communiqué, "l'absence des femmes en situation de responsabilité (...) constitue un scandale autant qu'un contre-témoignage de l'Église.

"Les femmes sont rendues invisibles dans l'Eglise catholique"

 

Cette immense injustice n'est pas un problème mineur mais blesse l'ensemble du corps ecclésial". Selon Anne Soupa, qui accompagne et médiatise leur action, "les femmes sont rendues invisibles dans l'Eglise catholique, elles n'ont pas de citoyenneté à part entière. Toutes les responsabilités qu'elles peuvent avoir sont toujours coiffées par un prêtre. Ce n'est pas possible à l'heure de la parité, à l'heure où on reconnaît les compétences (des femmes), ça ne peut pas continuer comme ça."

"Il y a une crise profonde dans l'Eglise, il faut ouvrir les portes. Ce n'est pas un geste contre l'Eglise, mais pour", estime-t-elle.