Dans la Nièvre, Murielle Bolle a recouvré un semblant de liberté

© PATRICK HERTZOG / AFP
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Salomé Legrand, avec A.H. , modifié à
Principale témoin de l'affaire Grégory et toujours mise en examen, Murielle Bolle vit désormais dans la Nièvre, sous contrôle judiciaire strict.
TÉMOIGNAGE

Murielle Bolle a quitté sa cellule de la prison de Dijon il y a six jours. Toujours mise en examen pour enlèvement suivi de mort, et principale témoin de l'affaire Grégory, Murielle Bolle - 15 ans à l'époque des faits, 48 ans aujourd'hui - reste sous contrôle judiciaire strict. Elle a trouvé refuge chez un bienfaiteur de la Nièvre, loin de son domicile des Vosges, isolée de toute pression familiale et de tout tapage médiatique. Cet homme parti de rien, ancien maire sans étiquette d'un bourg et qui préfère conserver l'anonymat, a été bouleversé par l'histoire de Murielle Bolle. Il s'est confié à Europe 1.

"J'ai eu pitié d'elle". "Elle est arrivée vendredi, je l'ai accueillie, elle n'a pas été suivie. (…) Pour moi, ça se passe bien. Elle était fatiguée mais j'ai trouvé qu'elle se sentait mieux. Ça se voyait à son visage d'abord. Elle souriait." Vendredi dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a accepté la demande de remise en liberté de Murielle Bolle, contre l'avis du parquet général, grâce à la solution d'hébergement apportée par ce retraité de 75 ans. Un appartement de 55 m² environ, avec deux chambres et aucun vis-à-vis, indique Le Parisien dans son édition de jeudi. "L'Eglise l'avait refusée et j’étais un peu choqué. J'ai eu pitié d'elle. Dans ma famille, on est comme ça, c'est mon éducation", justifie-t-il au micro d'Europe 1.

"Des brioches et un Paris-Brest". Le retraité rend "régulièrement" visite à Murielle Bolle. "Par exemple, je lui demande ce qu'elle aime et éventuellement je lui apporte", raconte-t-il. Au Parisien, il précise lui acheter "des écrevisses, son plat favori, préparées à la sauce américaine, de chez [son) ami restaurateur", "des brioches et un Paris-Brest". Pour lui changer les idées et lui rendre le quotidien plus facile à supporter, son bienfaiteur tâche de lui procurer quelques instants de bien-être. Le Parisien raconte que l'un des premiers souhaits de Murielle Bolle, en arrivant dans sa nouvelle maison de la Nièvre, fut de se couper les cheveux, de changer de tête. "Elle m'a aussi demandé la permission de recevoir son fils de 16 ans", indique le retraité.

Le généreux propriétaire des lieux et Murielle Bolle ne parlent "pratiquement pas de l'affaire". Mais le retraité en est persuadé, "ce n'est pas elle qui est allée chercher le petit Grégory. Je la crois."