Croche-pied sur un migrant : un commissaire accusé d'"usage disproportionné de la force"

L'évacuation de la place de la République a provoqué de nombreuses réactions indignées.
L'évacuation de la place de la République a provoqué de nombreuses réactions indignées. © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un rapport de l'IGPN, le commissaire divisionnaire qui a fait un croche-pied à un migrant, lundi soir, en marge de l'évacuation de la place de la République, a fait un "usage disproportionné de la force". Sur France 2, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré que des sanctions seraient prises. 

Le commissaire divisionnaire qui a fait un croche-pied à un migrant en marge de l'évacuation controversée de la place de la République de Paris lundi soir a commis un "manquement par un usage disproportionné de la force", selon un rapport de l'IGPN rendu public jeudi. "Ce commissaire qui fait ce croche-patte totalement injustifié, je prendrai des sanctions contre lui, je demande la réunion du conseil de discipline", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, invité du 20H de France 2, au même moment.

"L'action qui consistait à ralentir la progression d'un usager en prenant le risque de le blesser gravement par un croche-pied dans sa course, et alors que cet usager ne menaçait à ce moment ni les biens, ni les personnes, constitue un usage de la force qui ne pouvait se révéler conforme aux exigences de nécessité et de proportionnalité (...)", écrit l'inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son rapport. "Ainsi, en ayant fait, sans doute en une fraction de seconde, le choix de ce geste, il a commis un manquement par un usage disproportionné de la force", ajoute l'IGPN. 

Une enquête sur des violences contre un journaliste encore en cours

Gérald Darmanin avait demandé mardi à l'IGPN (la "police des polices") de lui remettre un rapport sous 48 heures" sur les violences observées lors de l'évacuation, parmi lesquelles ce croche-pied. S'agissant de l'enquête sur les coups qu'auraient reçus le journaliste du média en ligne Brut, Rémy Buisine, le rapport n'apporte pas de conclusion, les investigations n'étant pas terminées.

"Des actes d'enquêtes restent à accomplir, des auditions, mais également la recherche et l'exploitation d'autres supports vidéos, notamment antérieurs à la scène afin de se prononcer sur d'éventuels manquements", écrit l'IGPN dans son rapport de synthèse. Elle note que "le déroulé de l'action et sa chronologie tels qu'ils ressortent de ses (premières) auditions, ne sont ni corroborés ni infirmés par un témoin directement présent sur la scène ou par l'usager victime (le journaliste) qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'IGPN". 

"C'est évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais", a répondu Rémy Buisine, dans un tweet.