Covid-19 : un an après, les salles de sport peuvent entrevoir le bout du tunnel

Salle de sport
Mises à genoux par la pandémie, les salles de sport continuent de panser leurs plaies mais le secteur veut croire en un nouveau souffle © Sameer Al-DOUMY / AFP
  • Copié
avec AFP
Mises à genoux par la pandémie, les salles de sport continuent de panser leurs plaies mais le secteur veut croire en un nouveau souffle, avec l'intérêt accru des Français pour leur bien-être et un rajeunissement de la clientèle.

Mises à genoux par la pandémie, les salles de sport continuent de panser leurs plaies mais le secteur veut croire en un nouveau souffle, avec l'intérêt accru des Français pour leur bien-être et un rajeunissement de la clientèle. Une année pile s'est écoulée depuis que les quelque 6.500 salles de fitness, d'escalade ou de foot à 5 de France ont été autorisées à rouvrir leurs portes et Thierry Marquer, directeur général du groupe "L'Orange Bleue", l'assure: "on est de retour aux affaires, la confiance est là".

Le secteur qui a le plus souffert, avec les boîtes de nuit

En 2019, son réseau de 396 salles en France -et 4 en Espagne- comptait "366.000 adhérents". Puis, "on est descendu à 260.000 pendant le Covid. Là, on est à 323.000 et on considère qu'en septembre on reviendra au niveau +d'avant+" la pandémie, dit à l'AFP ce quinquagénaire, depuis le siège de l'entreprise, en banlieue rennaise.

D'autres acteurs affichent un optimisme plus modéré alors que les salles de sport reviennent de loin après une douzaine de mois de fermeture cumulés durant la pandémie. "Il s'agit probablement du secteur qui a le plus souffert, juste après les boîtes de nuit", affirme à l'AFP Virgile Caillet, délégué général Union Sport & Cycle, un des représentants de la filière.

"On a eu les jauges, le pass..."

Partagé, ce constat reste souvent teinté d'une forte amertume pour des responsables qui clament toujours que leurs salles ont été présentées, à tort, comme des hauts lieux de contamination, "des vilains petits canards", grince Patrick Mazerot, le vice-président du syndicat Active-FNEAPL.

En juin 2021, ce syndicat patronal avait publié un premier bilan des dégâts, avec une perte de près de la moitié des 6,5 millions d'adhérents du secteur, et plus d'un milliard de chiffres d'affaires envolé sur 2020.

Le retour de la clientèle n'a pas marqué la fin des soucis, souligne Patrick Mazerot, en effectuant une visite guidée d'une salle parisienne de son groupe "L'Appart fitness".

"On a eu les jauges, le pass... Il a fallu payer plein de charges pour une prestation qui n'avait lieu souvent qu'à moitié", jusqu'à la levée des dernières restrictions en mars, note-t-il. Durant les fermetures, les salles de sport ont été placées sous respiration artificielle par les pouvoirs publics, avec les prêts garantis par l'Etat (PGE), le dispositif d'aide aux coûts fixes et le recours massif au chômage partiel parmi les quelque 70.000 salariés.

Puis, au second semestre 2021, "entre 350 et 500 établissements" ont disparu, soit près de 10% du marché, rapporte M. Mazerot. Cette période a aussi été marquée par l'émergence du très contagieux variant Omicron, qui a freiné la reprise.

 

Développement de l'offre digitalisée

Désormais, "on arrive à un point de bascule" avec le début du remboursement des PGE, embraie Virgile Caillet. Echelonnés sur plusieurs années, ils représentent un défi d'autant plus grand dans le contexte actuel d'inflation et de hausse des coûts.

Dans la filière, les activités type foot à 5 font partie de celles ayant le plus vite retrouvé la forme, à l'inverse des salles de yoga, selon les responsables. A la tête d'un complexe de foot à 5 du groupe "Urban soccer" près de Montpellier, William Dodeuil évoque "une facture d'électricité en forte hausse", en désignant les multiples éclairages des terrains.

Dans son cas, le chiffre d'affaires est en passe de revenir à son niveau de 2019. La tendance générale, en revanche, ça sera "-10 à -15% de chiffre d'affaires à fin 2022", avance Patrick Mazerot.

Pour passer ce nouveau cap, le secteur mise sur le développement de l'offre "digitalisée" (les cours en ligne), et surtout sur un intérêt accru des Français pour leur "capital santé". Alexandre Boyer, responsable d'une salle "L'Orange bleue" à Rennes, affirme voir davantage d'adhérents "sur la partie cardio, pour retrouver du souffle".

Comme tous les responsables interrogés, il rapporte aussi un rajeunissement de la clientèle. "Aujourd'hui, on a 25% de jeunes qui pratiquent, ça n'était pas du tout ça avant", déclare-t-il. Nouvelle venue, Maëlle Lejop, étudiante en commerce de 20 ans, explique avoir ressenti le besoin de se "prendre en mains", "après être restée si longtemps chez soi".

"Etre en salle, voir des gens faire du sport autour, c'est plus motivant", dit-elle, en ajoutant, convaincue: "j'ai demandé à une amie. (...) A partir de la rentrée prochaine, elle viendra avec moi".