Les livraisons de doses du vaccin russe risquent d'être bien tardives et de ne pas arriver avant 2022. 1:42
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Anne Le Gall, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Plusieurs vaccins sont proposés en France contre le Covid-19, mais le vaccin russe n'en fait pas partie. Celui-ci fait l'objet d'un examen par l’Agence européenne des médicaments, chargée de vérifier la sécurité et l’efficacité du sérum. Par ailleurs, des interrogations demeurent sur la capacité de la Russie à produire suffisamment de doses.

À la tribune de l'Assemblée nationale, jeudi, le député insoumis Jean-Luc Mélenchon est revenu à la charge sur le non-recours au vaccin russe, affirmant que "l'idéologie dans la crise sanitaire, c'est de l'obscurantisme et rien d'autre". Mais pour l'instant, plusieurs raisons permettent d'expliquer que le vaccin Spoutnik V ne soit pas encore utilisé en France contre le Covid-19.

En attente de l'autorisation de mise sur le marché

Il s'agit en effet avant tout d'un principe de réalité qui empêche à la France d'ajouter Spoutnik V à la liste des vaccins proposés à l'injection, car nous ne savons pas encore quand le vaccin russe sera disponible en Europe.

La France attend d'ailleurs toujours l'autorisation de mise sur le marché de l'agence européenne du médicament, qui a démarré l'étude des données cliniques disponibles, le 4 mars dernier, soit il y a seulement un mois. Or, pour les autres vaccins, cette étape a pris deux à trois mois. Il parait donc difficilement envisageable d'obtenir un feu vert avant plusieurs semaines. Jeudi le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a estimé que le vaccin russe ne pourra pas être autorisé au sein de l'UE "avant la fin du mois de juin", 

Pas avant 2022

Subsistent également de grosses interrogations sur les capacités de production de ce vaccin. Les Russes disent qu'ils pourraient livrer 50 millions de doses de Spoutnik V en Europe d'ici six à huit mois, mais il faudrait pour cela en produire une partie sur le sol européen. Problème : les chaines de productions européennes sont pour l'instant dédiées en priorité aux industriels dont les vaccins ont déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché.