SDF coronavirus 1:21
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Joanna Chabas, édité par Mathilde Durand
Si la campagne de vaccination accélère en France, une partie de la population vulnérable n'y a toujours pas accès. Pour les sans-domicile fixe, le système actuel n'est pas adapté, entre impossibilité de prendre un rendez-vous sur Doctolib ou par téléphone et manque de suivi médical. 

Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 11,6 millions de personne ont reçu au moins une injection contre le Covid-19, et environ quatre millions de personnes ont reçu deux doses. La vaccination s'accélère en France, mais pas pour tous. Pour les plus précaires, et notamment les SDF, les injections restent difficiles d'accès. Impossibilité de prendre un rendez-vous, d'accéder à l'information ou encore d'un suivi médical : Corinne Torre, cheffe de mission France à MSF, décrypte les difficultés au micro d'Europe 1.

"Ce système-là ne fonctionne pas pour les précaires qui n'ont pas du tout accès à Doctolib, qui sont incapables de pouvoir prendre un téléphone et d'attendre pendant des heures de pouvoir obtenir un rendez-vous", explique-t-elle. "Une personne dans la rue, qui va venir une fois, ne va peut-être pas revenir une deuxième fois vers une clinique mobile, par exemple."

L'espoir d'un vaccin à dose unique

Les vaccins actuellement inoculés en France nécessitent deux injections. Un obstacle trop important pour ce public vulnérable. "Il est complétement impossible de pouvoir vacciner avec deux doses comme avec le Pfizer, le Moderna ou le AstraZeneca", assure la cheffe de mission chez MSF. "Il est quasiment impossible de pouvoir faire un suivi de la personne qui est à la rue pendant un mois ou deux mois, de pouvoir surveiller l'état de santé de la personne si jamais elle ne supportait pas la première dose."

Le seul espoir réside dans le vaccin unidose, à l'instar du sérum Johnson & Johnson, qui sera réservé en France au moins de 55 ans, dont le déploiement a été retardé en Europe. "Ce serait la probabilité de pouvoir vacciner ce public particulièrement vulnérable car, vu les conditions sanitaires, ils ont des risques de pathologies supplémentaires qui pourraient évidemment les mettre en danger s'ils étaient atteints par le Covid-19", déplore Corinne Torre.