Sur la centaine de transferts envisagée depuis l'Île-de-France. 1:25
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Nicolas Feldmann, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le gouvernement avait évoqué dimanche une centaine de transferts de patients franciliens vers des CHU de régions moins débordées par l'augmentation des réanimations. Mais la réticence des familles à l'éloignement de leurs proches, notamment, freine l'organisation de ces évacuations sanitaires. 

Le gouvernement avait prévu de procéder à une centaine d'évacuations sanitaires depuis l'Ile-de-France au cours de la semaine. Pour le moment, seule une dizaine de patients Covid a été transférée vers des CHU de régions moins débordées. "Est-ce que c’est un échec ? Bien sûr, parce qu'on ne va pas être en mesure de remplir nos objectifs", déplore Frédéric Adnet directeur du Samu 93, au micro d'Europe 1. Cet "échec" est notamment dû à la réticence des familles, qui refusent souvent l'éloignement de leur proche. 

Dans 9 cas sur 10, les familles s'opposent au transfert

Pour pouvoir être transféré d'un service de réanimation à l'autres, les patients doivent d'abord remplir des critères médicaux stricts. "Ils ont été établis pour que le patient soit stable pendant le rapatriement sanitaire. Cela fait qu’on a dû limiter énormément le nombre de patients", explique Frédéric Adnet. 

A l’hôpital parisien de Lariboisière par exemple, seul un patient coche tous les critères, sur les 16 personnes présentant une forme grave de Covid-19. Mais le chef des réanimations n'a pas obtenu le consentement des proches pour l'envoyer dans un autre CHU. "Malheureusement, la famille n’a pas souhaité le transfert de ce patient. Depuis novembre, nous avons réautorisé les visites. Aujourd'hui, puisque les familles peuvent voir leur proche, l’éloignement constitue un obstacle."

Si l’on en croit les médecins, les familles s’opposent au transfert de leur proche dans neuf cas sur dix. Dans ces conditions, ils jugent impossible de remplir un train médicalisé, transportant 24 patients, d’ici la semaine prochaine.