Pour le professeur Rémi Salomon, l'incitation à la vaccination doit passer par la pédagogie, et non par l'injonction. 2:42
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe Soir Week-end, Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement de l'AP-HP, estime qu'il est temps pour les autorités de changer leur fusil d'épaule en matière de promotion vaccinale. Promoteur de la pédagogie face aux réticences, il estime que les messages "sont trop souvent des injonctions". 
INTERVIEW

Expliquer inlassablement le fonctionnement et l'intérêt de la vaccination contre le coronavirus. Alors que la menace d'une quatrième vague emmenée par le variant Delta "est bien réelle", le professeur Rémi Salomon martèle qu'il faut continuer à convaincre les gens à se faire vacciner. Pour ce faire, il milite pour mettre en avant la pédagogie dans les messages gouvernementaux. À l'instar de la campagne de l'ARS Paca qui a pour slogan, "Oui, le vaccin peut avoir des effets désirables", Rémi Salomon estime qu'il est temps pour les autorités de changer leur fusil d'épaule en matière de promotion vaccinale. "Les messages sont trop souvent des injonctions à y aller, il faut prendre le temps d'expliquer dans le détail". 

La pédagogie avant les injonctions...

Indiquant qu'un de ses fils, un jeune adulte, avait encore jusqu'à peu des hésitations à se faire vacciner, Rémi Salomon explique qu'il a fini par le convaincre de franchir le pas en optant pour la pédagogie. "Je lui ai expliqué en détail ce qu'est un vaccin ARN, qu'il n'y a pas de risque à long terme, que ça ne touche pas à la fertilité, à la reproduction... Qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter." Une méthodologie qui pourrait, à grande échelle, permettre de relancer la dynamique de la campagne de vaccination. "Il faut expliquer, prendre du temps comme je l'ai fait avec mon fils", martèle-t-il.

... y compris pour les soignants

Un propos qui s'applique également aussi aux soignants, alors que le gouvernement est en train de faire sauter le tabou de la vaccination obligatoire pour ces dernier dans les Ehpad. "C'est une question très délicate", admet-il. "Il faut que les soignants se vaccinent. Et s'ils ne sont pas assez nombreux à le faire, il faudra arriver à l'obligation, comme pour l'hépatite B." Pour autant, "on ne peut pas décréter la vaccination obligatoire juste comme ça, il faut l'expliquer, passer du temps dans les services comme je l'ai fait dans le mien, comme je l'ai fait avec mon fils."