Covid-19 : Île-de-France Mobilités suspend ses paiements à la RATP et la SNCF

L'autorité régionale des transports parisiens gère les métros, RER, trams et bus de l'Île-de-France.
L'autorité régionale des transports parisiens gère les métros, RER, trams et bus de l'Île-de-France. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Faute d'accord avec le gouvernement sur la compensation des pertes liées au Covid-19, l'autorité régionale des transports Île-de-France Mobilités a suspendu ses paiements à la RATP et à la SNCF. Mardi, le ministère des Transports indique que l'autorité régionale des transports parisiens "manque à ses devoirs".

Le bras de fer est lancé entre la région Île-de-France et l'État sur la question des transports. Par la voix de son ministère dédié, le gouvernement indique mardi que l'autorité régionale Île-de-France Mobilités (IDFM) "manque à ses devoirs" après avoir annoncé, lundi, suspendre ses paiements à la RATP et la SNCF. En cause : l'absence d'accord entre les deux parties sur la compensation des pertes liées au Covid-19.

1,3 milliard d'euros réclamés à l'État

Autorité présidée par Valérie Pécresse, IDFM réclame 1,3 milliard d'euros à l'État et a annoncé lundi la suspension de ses paiements aux deux groupes publics, faute d'argent. Elle verse tous les mois environ 400 millions d'euros à la RATP et 300 millions à la SNCF, pour faire rouler les trains, RER, métro, trams, et bus dans la région capitale.

"Nous n'avons pas connaissance d'une impossibilité budgétaire pour IDFM d'honorer ces paiements", a relevé le ministère, qui note que "l'État (l')a déjà massivement soutenu(e)". L'autorité régionale des transports s'appuie sur la "clause de revoyure" comprise dans le protocole signé avec l'Etat en septembre 2020, au terme d'un premier bras de fer après avoir, déjà, suspendu ses paiements pendant deux mois.

Valérie Pécresse veut des subventions au lieu d'avances remboursables

Le texte prévoit en effet une "réévaluation de la situation en cas de nouvelles pertes de ressources imputables à la situation sanitaire". Or IDFM demande pour l'année en cours de compenser des pertes de l'ordre de 1,3 milliard d'euros correspondant, pour environ un milliard, au recul des recettes tarifaires et pour environ 300 millions d'euros, à celui des versements mobilité, une taxe sur la masse salariale des entreprises et administrations.

Pour les pertes de 2020, IDFM avait obtenu de l'État 1,45 milliard d'euros d'avance remboursable et 150 millions de subvention. Cette année, Valérie Pécresse réclame essentiellement des subventions et non des avances remboursables. "On est toujours en discussions avec l'État. (...) On espère que ça va se débloquer très vite", avait indiqué lundi à l'AFP Laurent Probst, le directeur général d'IDFM.

"On arrive au moment, au mois de septembre, où la trésorerie est trop courte", a-t-il noté. "On ne peut plus payer les opérateurs." Comme il s'agit de dépenses de fonctionnement, IDFM ne peut pas s'endetter pour les couvrir. "Valérie Pécresse ne nous a toujours pas dit ce qu'elle comptait faire sur la tarification" des transports publics franciliens pour atteindre "l'équilibre à moyen terme" de ses finances, a également noté le ministère.