A Foix, la préfecture de l'Ariège, le taux d'incidence est à plus de 500. 1:23
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Benjamin Peter édité par Léa Leostic , modifié à
Le couvre-feu entre en vigueur à partir de samedi dans 54 départements, dont certains dans des territoires ruraux, comme en Ariège. Si le virus n’avait quasiment pas circulé dans le département lors de la première vague, les chiffres sont désormais très inquiétants.
REPORTAGE

54 départements ruraux se trouvent depuis samedi matin sous en couvre-feu. Au total, 46 millions de Français sont concernés par cette mesure qui vise à freiner la progression de l’épidémie de Covid-19. L’Ariège fait partie des départements concernés. Lors de la première vague, le virus n’y avait quasiment pas circulé, mais depuis, les chiffre sont inquiétants. Pour les habitants qui se pensaient à l'abris, le retour brutal à la réalité est un peu difficile.

"Ca nous touche bien plus qu’on le pensait"

"Franchement, je ne m’y attendais pas. Ça fait très bizarre car c’est un département très reculé. Je me disais qu’on était loin de Paris, mais au final, ça nous touche bien plus qu’on le pensait", confie Jonathan, habitant de la petite commune de Saverdun, qui compte 4.500 habitants. "On se lave les mains, on met le masque, mais ça ne suffit pas", poursuit-il.

La situation s'est brutalement dégradée

Avec un taux d'incidence de 272, et même de plus de 500 à Foix, la situation s'est brutalement dégradée pendant les dernières semaines. "C’était nécessaire", estime Martine. "Je pense qu’il y a des étudiants qui doivent revenir dans les familles pour les vacances. Ça peut être un risque. Ça va être compliqué pour les jeunes le week-end, mais pour moi ça ne change rien", avoue-t-elle.

Le Bistro des Arts, un bar de la commune, est tenu par Sandra. Elle a dû fermer vendredi soir, pour six semaines. Elle ne comprend pas pourquoi le couvre-feu ne concerne pas tout le pays : "A 10 km de Saverdun, il n’y a pas de couvre-feu. Au lieu d’avoir des jeunes qui auraient fréquenté mon bar avec des règles sanitaires précises, ils vont aller à Carcassonne faire la fête, à 40 dans un appartement, car il n’y a pas de couvre-feu dans l’Aude. Pour moi, ça n’a pas de sens". Désormais, elle espère surtout que ce couvre-feu sera efficace pour éviter un reconfinement et sauver son commerce.