Coronavirus : une hausse des cas "inquiétante" et qui devrait s'amplifier

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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité d'Europe 1 à la mi-journée, samedi, le microbiologiste Patrick Berche, membre de l'Académie de médecine, évoque l'augmentation de la circulation du coronavirus en France, qui devrait, selon lui, s'amplifier dans les prochaines semaines. Un seul palliatif : le respect des gestes barrières. 
INTERVIEW

"Ce que l'on voit, c'est une augmentation de la circulation du virus, liée à notre comportement en général", diagnostique Patrick Berche. Au lendemain d'un Conseil de défense dont les conclusions étaient très attendues, le microbiologiste, membre de l'Académie de médecine, se félicite de la décision du gouvernement de laisser la main aux préfets, plus aptes, selon lui, à gérer localement l'épidémie de coronavirus. Mais souligne toutefois, au micro d'Europe 1, la perspective d'une situation qui devrait continuer de se tendre dans les prochaines semaines. 

Une "porosité" des jeunes vers les personnes âgées

"Je ne stigmatise pas les jeunes", prévient Patrick Berche. "Mais actuellement, le virus se transmet essentiellement dans les entreprises et dans le foyer familial. Il faut vraiment avoir à l'esprit que cette augmentation de la circulation du virus, qui atteint des classes jeunes actuellement, va entraîner par porosité beaucoup plus de cas graves chez les personnes âgées."

"On avait 500 cas par jour (au moment du déconfinement, ndlr), on est à 10.000 actuellement", poursuit le spécialiste, qui ajoute que l'on "craint à l'automne, en octobre et en novembre, une augmentation liée au climat, à une atmosphère humide et une promiscuité plus grande du fait du froid." Et de glisser un rappel : les autorités recommandent de se faire vacciner contre la grippe dès que possible, afin d'éviter que ses symptômes puissent être confondus avec ceux du coronavirus. 

"On a beaucoup appris de la première vague"

"C'est quand même assez inquiétant, de voir cette augmentation", avertit le microbiologiste. "Le système de santé n'est pas submergé mais on craint beaucoup cette submersion, même si on a beaucoup progressé en termes de traitement des formes graves, par la réanimation, par les anticoagulants, par les corticoïdes... Oui, on a beaucoup appris de la première vague, on est mieux armés", reconnaît-il. 

Mais ces progrès ne remplacent en aucun cas l'intelligence collective, souligne Patrick Berche, qui martèle : "Il faut que les gens comprennent qu'ils peuvent ramener le virus chez eux et contaminer leurs parents et leurs grands parents. (...) La meilleure parade c'est notre comportement."