C'est un trou historique dans ses finances auquel doit faire face l'Église catholique. Alors que ses finances avaient déjà été éprouvées par le confinement et la fermeture des lieux de culte pendant de longues semaines en raison de l'épidémie de coronavirus, leur réouverture n'a pas permis de revenir à l'équilibre des comptes. Pour 2020, le budget de l'Église affiche d'ores et déjà un manque de 50 millions d'euros.
"Il y a des diocèses qui ont des trésoreries assez fragiles"
Cinquante millions d'euros en moins, c'est à peu près 10% du budget annuel de l'Église. Un trou qui correspond aux huit dimanches de quêtes durant le confinement où l'argent n'a pas pu être collecté, les lieux de culte étant fermées. Chaque semaine, l'Église collecte un million et demi d'euros sur tout le territoire. Même chose pour tout l'argent versé directement aux prêtres pour célébrer des messes en l'honneur d'un défunt ou pour un baptême ou un mariage. Autant d'argent indispensable pour faire tourner l'Église et ses diocèses partout.
"Cela entraîne une fragilité des comptes et une fragilité des finances", confirme Vincent Neymon, porte parole de la Conférence des évêques de France, au micro d'Europe 1. "Les prêts ont permis de faire face aux dépenses qu'il fallait absolument assumer pour couvrir différentes sortes de frais, mais essentiellement les frais courants, c'est-à-dire par exemple, les salaires. Il y a des diocèses qui ont des trésoreries assez fragiles, et qui avaient besoin de pouvoir passer ce cap parce qu'elles n'avaient plus les rentrées d'argent suffisantes pour payer les prêtres", ajoute-t-il.
30% de fidèles en moins
Une quinzaine de diocèses sont en difficulté financière. Actuellement, tout va donc dépendre des dons à venir en cette fin d'année et surtout du retour des fidèles. On estime qu'ils sont 30% de moins à venir à la messe. Des chiffres encore plus élevés dans les diocèses où la population catholique est vieillissante.