Le syndicat de police Synergie-Officiers demande la suspension des opérations de démantèlement de camps de migrants pour protéger ses collègues. 1:33
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Lionel Gougelot, édité par Céline Brégand
Si la propagation du coronavirus inquiète les Français et bouleverse l'économie du pays, elle a aussi des répercussions dans la gestion de la crise migratoire. Les associations craignent un risque de contamination dans les camps sauvages, notamment de la région de Dunkerque. Et les policiers et les chauffeurs routiers s'inquiètent également. 

La pandémie de coronavirus provoque des inquiétudes quant à la gestion de la crise migratoire, notamment à Calais, comme a pu le constater notre correspondant dans le Nord. Les associations s'inquiètent d'un risque de contamination dans les camps sauvages autour du port mais aussi dans la région de Dunkerque. L'inquiétude gagne également les policiers, chargés d'empêcher les installations de camps ou les chauffeurs routiers qui sont la cible d'intrusions.

Un syndicat de police demande la suspension des opérations de démantèlement des camps

Tous les matins, les policiers ont ordre de démanteler les camps sauvages de migrants. Ils entrent ainsi au contact de réfugiés qui vivent dans des conditions d'hygiène déplorables, tous étant soumis à un fort risque de contagion. Robert Bourdelle, du syndicat de police Synergie-Officiers, demande la suspension de ces opérations de démantèlement pour protéger ses collègues.

"Ils vont dans des petits camps de migrants dans des bois où les migrants sont à 50-60. Il y a de la promiscuité, des problèmes hygiéniques qu'on peut comprendre et puis les migrants sont de plus en plus agressifs ou, en tout cas, vindicatifs et ne veulent plus bouger", explique-t-il. "On estime donc que nos collègues ne sont pas dans les meilleures dispositions sanitaires pour effectuer les contrôles", estime le syndicaliste.  

L'inquiétude des chauffeurs routiers

Sur la rocade portuaire, les camions s'amoncellent. Le trafic trans-Manche est réduit et les chauffeurs craignent les contacts avec les migrants, selon Sébastien, transporteur routier : "L'éternel problème sur Calais ou sur Dunkerque dès qu'on est arrêté, c'est que, tout de suite, on a une invasion de migrants, les portes qui sont ouvertes, la marchandise qui est souillée", relate-t-il. "C'est très compliqué. Aujourd'hui, on avait des chauffeurs qui devaient dormir sur Dunkerque et on les rapatrie sur notre dépôt pour pas laisser le camion à l'extérieur parce que là, plus rien ne fait peur aux migrants."

Les associations d'aide aux réfugiés demandent des mesures d'urgence de prises en charge des migrants présentant des symptômes de coronavirus. La préfecture envisage de les orienter vers un centre d'accueil spécialisé.