Le test salivaire livre son résultat beaucoup plus rapidement que le test PCR. 1:48
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Benjamin Peter, édité par Ugo Pascolo
Depuis plusieurs mois, la société EasyCov, en lien avec le CHU de Montpellier et le CNRS, travaille à l'élaboration d'un test salivaire de détection du coronavirus. Une expérimentation grandeur nature à même été mise en place pour prouver l'efficacité de cette méthode. 

Ils sont moins invasifs et tout aussi fiables, d'après les médecins du CHU de Montpellier. Depuis plusieurs mois, c'est ici que la société EasyCov travaille avec le CNRS et les spécialistes sur place pour mettre au point un test salivaire afin de détecter le coronavirus. Pas d'écouvillon à enfoncer loin dans le nez, comme avec un test PCR, mais simplement un prélèvement de salive sous la langue fait à l'aide d'une pipette. Ce dernier est ensuite chauffé à deux reprises avant de lui ajouter un révélateur de couleur : jaune c'est positif, orange c'est négatif. Et, surtout, le résultat tombe en moins d'une heure.

Des tests qui n'ont "pas besoin d'être faits dans les laboratoires d'analyse"

Pour autant, pas question de faire du test salivaire le successeur du PCR : ils doivent être complémentaires, appuie au micro d'Europe 1 Franck Molina, qui dirige les recherches au CNRS. "Ces tests n'ont pas besoin d'être faits dans les laboratoires d'analyse. Ils peuvent l'être sur le terrain, à l'entrée des Ehpad ou au sein des entreprises." Un avantage de taille, alors que le gouvernement a été obligé de mettre en place une priorisation des tests PCR face à l'engorgement des laboratoires dans les grandes villes

"Il vaut mieux multiplier les points de tests"

"Nous pensons qu'en termes d'efficacité, il vaut mieux multiplier les points de tests plutôt que d'augmenter le flux de patients sur un très petit nombre de points." Mais réaliser des tests salivaires devant les entrées des entreprises est encore loin d'être une réalité, puisque la Haute autorité de santé ne les a, pour l'heure, recommandés que pour les patients symptomatiques. Une décision qui a surpris Jacques Reynes, professeur qui réalise ces tests grandeur nature au drive du CHU de Montpellier. 

"La salive est peut-être un peu moins sensible que la localisation rhino-pharyngé, mais l'essentiel est de repérer les personnes qui ont une quantité importante de virus [dans la salive], puisque ce sont elles qui sont à l'origine de contaminations", argue-t-il. Alors pour convaincre à la fois le gouvernement et la Haute autorité de santé de la fiabilité de ce procédé, les résultats préliminaires de ces tests seront publiés d'ici à la fin de semaine.