1:33
  • Copié
Eve Roger, édité par Grégoire Duhourcau
L'Aripa, une agence émanant des Caisses d'Allocations Familiales, est en charge du recouvrement des impayés de pensions alimentaires en France. Selon les chiffres, 300.000 à 400.000 femmes seraient confrontées à ce problème.

En France, près de 40% des pensions alimentaires ne seraient pas payées ou seulement partiellement. La plupart du temps, cela se fait au détriment des femmes. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement (via la secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la santé, Christelle Dubos) a décidé de mettre un coup de projecteur sur l'Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires, l'Aripa. Il s'agit d'une émanation des Caisses d'Allocations Familiales, dont le job est précisément de rechercher les mauvais payeurs. Elle existe depuis deux ans, mais peu de femmes en ont connaissance.

"A mon avis ça va lui coûter bonbon." Depuis 13 ans, Delphine élève ses deux enfants sans jamais avoir reçu un euro de pension alimentaire. "Vu que ça fait 13 ans que le papa a disparu et que je ne sais pas où il est, malgré le fait que je sois au RSA, j'arrive à m'en sortir. Si un jour, ils arrivent à le retrouver et qu'il doit payer, il paiera. A mon avis ça va lui coûter bonbon, mais ce n'est pas grave", lâche-t-elle sur Europe 1.

Selon les chiffres de l'agence, 300.000 à 400.000 femmes seraient confrontées à ces problèmes d'impayés, soit parce que les pères n'ont pas les moyens financiers, soit parce qu'ils ne veulent pas payer. Dans ce cas-là, l'agence lance une procédure pour récupérer elle-même cet argent auprès des débiteurs, qui ont des arguments plus ou moins convaincants qu'il faut contrecarrer.

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Réorientation vers un juge pour "réviser le montant" de la pension. "On a parfois des débiteurs qui nous disent clairement qu'ils ne voulaient pas verser la pension alimentaire parce qu'il y a encore un conflit latent au niveau de la séparation. Après, certains débiteurs effectivement mettent en avant les difficultés économiques qu'ils peuvent avoir. Soit ils ont d'autres charges familiales, soit ils ont eu des pertes de salaire importantes. C'est pour cela que nous sommes amenés à les réorienter vers le juge pour qu'ils fassent réviser le montant de leur pension alimentaire", explique Marie-Christine d'Avrincourt, la directrice de l'agence de recouvrement.

En 2018, l'agence a lancé 180.000 procédures mais seulement 37.000, une sur cinq environ, ont finalement abouti au bénéfice de la mère.