Conflans-Sainte-Honorine enseignant professeurs attentat sécurité 1:06
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Mathilde Durand
Après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, Emmanuel Macron a annoncé le renforcement de la sécurité autour des établissements scolaires pour la prochaine rentrée. Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc, deuxième syndicat enseignant du secondaire, il faut aller plus loin car le problème vient plutôt des réseaux sociaux. 
INTERVIEW

Après le drame, les annonces. A la suite d'un Conseil de défense, qui s'est achevé dimanche soir, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé un renforcement de la sécurité autour des établissements scolaires pour la rentrée de novembre. Des mesures "concrètes", selon le chef de l'Etat, après l'assassinat d'un professeur d'Histoire-Géographie vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, par un jeune homme de 18 ans, pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet issues du journal Charlie Hebdo. Pour autant, elles ne résoudront pas le cœur du problème selon Jean-Rémi Girard, président du Snalc. 

"Je veux bien qu'on protège les établissements scolaires, le Snalc n'a pas de souci avec ça, mais le problème qui a eu lieu n'est pas spécialement lié à la sécurité devant l'établissement scolaire", réagit Jean-Rémi Girard. "Il y a beaucoup de chose à faire dans la lutte contre le terrorisme islamiste, notamment sur les réseaux sociaux."

"On veut travailler là-dessus"

Depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux, une polémique avait éclaté à l'encontre du professeur Samuel Paty. Une vidéo d'un parent d'élève indigné a circulé, dans laquelle ce dernier se disait choqué du comportement de l'enseignant et appelait à le dénoncer. "Tout le monde était au courant de ces vidéos depuis qu'elles existaient. L'Institution était au courant, elle avait même encouragé notre collègue à porter plainte", poursuit le représentant syndical. Protéger tout le monde, tout le temps, on sait que ce n'est pas possible. Mais avec un collègue dans cette situation-là, peut-être que là, on aurait dû lui donner une protection spécifique. Il va y avoir une enquête interne à l'Education nationale pour pouvoir établir s'il y a des responsabilités."

Si l'interpellation d'un enseignant sur Internet est plutôt rare, concède le président du Snalc, des vidéos tournées en classe ou au sein des établissements peuvent tout de même circuler très rapidement sans que les professeurs ne soient au courant. "Le but c'est qu'un tel enchaînement de faits ne puissent pas se reproduire", ajoute Jean-Rémi Girard. "On veut travailler là-dessus." 

"On a beaucoup de bonnes relations, avec beaucoup de parents. Mais contrairement aux élèves, avec lesquels on peut gérer la situation en interne, en ayant besoin du soutien de la hiérarchie, concernant les parents, on n'a aucun moyen d'action sur eux sinon le dialogue. On est démuni", rappelle le président du Snalc. "On éduque les enfants, pas les adultes."