Concert 1:41
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Alexandra Sirgant édité par Léa Leostic
Un premier concert test était organisé samedi à Paris, avec notamment sur scène le groupe Indochine. 5.000 personnes masquées et testées ont été réunies dans une salle fermée pour une véritable expérimentation scientifique et pour étudier la sécurité du protocole. Mais la France est à la traîne. En Espagne ou au Royaume-Uni, l’expérimentation a été menée il y déjà plusieurs mois.
DÉCRYPTAGE

De la musique en live et des fans réunis dans une fosse, la scène n’avait plus été vue en France depuis près d’un an et demi. Samedi, un premier concert test a été organisé à l’AccorHotels Arena, à Paris Bercy. Sur scène : Etienne de Crécy, puis Indochine. Les 5.000 spectateurs ont dû porter un masque et avaient au préalable effectué un test antigénique.

L’expérimentation scientifique, menée par l’AP-HP et le Prodiss (principal syndicat du spectacle vivant), a pour but de tester la viabilité du protocole et de constater s'il est possible de participer à nouveau à ce genre d'événement sans risquer d'être contaminé. Pour savoir si le virus a circulé, tous les spectateurs seront à nouveau testés dans une semaine.

"On aurait dû le faire beaucoup plus tôt"

"On aurait dû le faire beaucoup plus tôt, avant d’annuler tous ces festivals. Je ne vois pas la différence de le faire maintenant ou avant", a estimé sur Europe 1 la productrice française Jackie Lombard (Madonna, Céline Dion ou encore Coldplay). En effet, ce concert-test arrive plus tardivement en France. En Espagne ou au Royaume-Uni, l’expérimentation a été lancée depuis plus de six mois. Les protocoles sanitaires ont d’ailleurs donné satisfaction puisqu'ils ont permis aux Espagnols de proposer à des volontaires de revivre une pleine soirée festive dans une rue de cafés concerts et de discothèques près de Barcelone fin mai. Là encore, un test négatif devait être fourni et les concernés ont été suivis semaine après semaine.

"Si on avait pu faire ça en mars, on aurait certainement gagné du temps"

Les tests et le port du masque sont des dispositifs indispensables pour mettre en place les prochaines conditions de reprise de la vie nocturne. Mais selon la virologue Constance de Logeurs, qui a elle-même élaboré l'expérimentation française, la France est largement à la traîne : "On aurait peut-être aimé faire tout ça avant, pour que le déconfinement ouvre très vite sur une reprise. Si on avait pu faire ça en mars, on aurait certainement gagné du temps. Le déconfinement autorise à partir du mois de juillet une reprise des concerts debout, mais avec une distanciation de quatre mètres, donc c'est à dire pas du tout ce que l'on va évaluer", explique-t-elle sur Europe 1.

Les Anglais sont eux tellement en avance qu'ils ont déjà tenté de retirer le masque lors d'un concert test à Liverpool au début du mois de mai. De leurs côtés, les Espagnols se retrouveront en festival debout en Catalogne en juillet, avec près de 25.000 personnes réunies. Les virologues français demandent eux de la patience : ils travaillent en vue de l'automne prochain.