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Arthur Pereira , modifié à
35 enfants et 16 femmes ont été rapatriés de Syrie sur le sol français mardi. Détenus dans un camp par les kurdes au nord-est de la Syrie, ils reviennent, après plusieurs années de captivité, sur l’Hexagone. Le début d’un long processus d’encadrement judiciaire mais aussi psychologique.

35 enfants et 16 femmes ont été rapatriés de Syrie sur le sol français. Revenir à une vie normale : c’est le défi auquel sont confrontés ces dizaines de femmes et d'enfants retenus en captivité depuis plusieurs années en Syrie. Un défi auquel la France elle-même doit faire face. Dans un premier temps, les femmes sont placées en garde à vue dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Les mineurs placés en famille d'accueil ou chez un membre de leur famille

Puis, elles seront probablement mises en examen avant une probable détention provisoire, le temps qu’elles obtiennent leur procès. Un dispositif qui existe depuis 2012 comme le rappelle une source proche du dossier. "Les mères seront probablement mises en examen pour association de malfaiteurs en vue d'actes terroristes, puisque c'est le sort qui est réservé aux personnes qui ont été dans les rangs de l'État islamique en zone irako-syrienne", explique maître Bailly, avocat de plusieurs familles.

Quant aux enfants dont aucun n'est âgé de plus de 5 ans, pas de changement. Les mineurs sont pris en charge par l'assistance sociale avant d’être placés en famille d'accueil ou chez un membre de leur famille. "Ils vont subir un processus judiciaire dont l'objectif est de déterminer à la fois s'ils vont bien physiquement et psychologiquement, et ensuite dans quelle mesure ils pourront retrouver une famille, des grands-parents ou des proches ou s'il faut leur trouver une famille d'accueil", poursuit-il. Des processus longs qui peuvent durer des années.

Un suivi psychologique et psychiatrique

Par ailleurs, ils bénéficieront d'un suivi psychologique et psychiatrique adapté à leur jeune âge. Le but étant de leur permettre de retrouver une vie normale. Cela passe par des gestes simples comme l'explique le psychiatre Serge Hefez : "Manger trois repas par jour, se lever le matin, retrouver le plaisir d’apprendre. Mais aussi de faire du sport, d’avoir des copains ou encore de bénéficier d’un minimum d’attention et d’affection", énumère le spécialiste au micro d'Europe 1 avant d’ajouter : "Le suivi psychologique leur permettra aussi de travailler leur histoire afin qu’ils se refabriquent une identité et une nouvelle histoire".

Un travail sur long terme qui peut prendre plusieurs années assure le spécialiste. Aujourd’hui, plus de 150 enfants et 65 femmes attendent encore d'être rapatriés sur le sol français.