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Jean-Jacques Héry, édité par Céline Brégand
Selon un sondage Ifop, 95% des cadres n'arrivent pas à décrocher de leur travail une fois à la maison. "Fréquemment, le dimanche, dans son petit jogging du matin, on repense à tout ce qu'on a laissé en suspens sur la fin de semaine", témoigne Mathieu, banquier, au micro d'Europe 1. 
REPORTAGE

Si à peine rentré à la maison, vous repensez à votre journée, à votre patron ou que vous avez envie de consulter vos mails, vous faites partie de ces Français qui ont du mal à couper de leur travail. Selon un sondage Ifop pour la start-up Mooncard sur la charge mentale professionnelle, 95 % des cadres interrogés déclarent qu’il leur arrive de penser à leur travail le soir en rentrant à la maison, et 60 % indiquent que cela leur arrive "souvent". 

C'est le cas de Mathieu, banquier qui repense à des dossiers "en plein milieu de la nuit", et s’inquiète des tâches qu'il a oubliées de traiter dans la journée. "Forcément, ça nuit à la qualité du sommeil", estime-t-il. Son activité professionnelle s'immisce partout, y compris dans les moments où il devrait couper : "Fréquemment, le dimanche, dans son petit jogging du matin, on repense à tout ce qu'on a laissé en suspens sur la fin de semaine." Aucun répit pour ce banquier : "Même en vacances, il faut que je reste joignable", explique-t-il. "C'est normalement un temps réservé à la détente et à l'évasion mentale." 

"On n'arrive pas à se déconnecter"

Certains objets catalysent l'intrusion du travail dans la vie privée. Huit cadres sur dix estiment qu'ils ont plus de tâches à accomplir qu'auparavant. Et pour le faire, ils utilisent un ordinateur ou un téléphone portable fourni par l'employeur. Le travail rentre à la maison sans effraction, et Marie se retrouve à répondre à des courriels à 23 heures : "J'ai un portable professionnel donc je suis souvent tentée de regarder mes mails, mes appels, mes messages clients, etc.", raconte-t-elle. Elle reconnait : "C'est pas normal, mais on le fait quand même. On n'arrive pas à se déconnecter." 

 

Les cadres du secteur public sont plus nombreux à regretter cette situation que ceux du privé. Neuf cadres du public sur dix disent avoir du mal à concilier vie professionnelle et vie personnelle, un chiffre qui descend à huit sur dix dans le privé.