Chapiteau de Chanteloup-les-Vignes (1280x640) Pierre RATEAU / AFPTV / AFP 1:20
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Caroline Baudry, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Moins de deux jours après les violences urbaines qui ont notamment conduit à l'incendie du chapiteau de Chanteloup-les-Vignes, le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, a promis une reconstruction à l'identique dans moins d'un an.
REPORTAGE

Reconstruire en moins d'un an. C'est l'engagement pris par le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, moins de 48 heures après les violences urbaines qui ont éclaté samedi soir à Chanteloup-les-Vignes, et qui ont conduit à l'incendie d'un chapiteau de cirque. C'est au cours de ce qui semble être un guet-apens contre les forces de l'ordre que l'incendie a été déclenché par ce que le Premier ministre Édouard Philippe a appelé une "petite bande d'imbéciles et d'irresponsables"

"Dans moins d'un an, il faut que ce soit fait"

C'est devant les cendres de ce chapiteau en bois que le président des Yvelines a annoncé que le département financerait la structure et le matériel du bâtiment. "Nous sommes prêts à payer 100% pour lancer les travaux tout de suite de reconstruction du chapiteau à l'identique. On ne va pas repartir sur un grand projet. Dans moins d'un an, il faut que ce soit fait", a-t-il lancé. Pierre Bédier a précisé que sa collectivité financerait également les équipements, notamment les costumes, du chapiteau.

Au total, c'est donc environ 1,6 million d'euros que le département doit débourser. Sans compter la subvention exceptionnelle que Pierre Bédier compte débloquer pour la commune, dans le but de renforcer la sécurité par le biais, notamment, de recrutement de policiers. 

Plus qu'un lieu dans lequel les enfants pouvaient apprendre les arts du spectacle, pour les parents et les enseignants du coin, le chapiteau était le symbole du renouveau de Chanteloup-les-Vignes. "Je crois que toute la ville est en deuil", estime au micro d'Europe 1 Neosa Tomasi, à la tête de la Compagnie des Contraires. "Les familles, les enfants, ont vu par leur fenêtre, brûler leurs rêves, brûler leur chapiteau. Parce que c'est leur chapiteau ! Ils sont tous traumatisés et ça, c'est moche."

Un "symbole de la réussite"

Ce sentiment de tristesse, la maire de Chanteloup-les-Vignes, Catherine Arenou, l'a également partagée lundi matin sur Europe 1 : "J'ai vu des petits gamins qui fréquentaient ce chapiteau venir pleurer devant les cendres de ce cirque". Chanteloup-les-Vignes est "la proie d'agressions diverses et variées depuis plusieurs jours", avait-elle déploré dimanche, évoquant les coupures quotidiennes d'éclairage public, provoquées par certains jeunes du quartier sensible de la Noé près duquel est implanté le chapiteau.

L'élue a rejeté l'idée d'un constat d'échec de la politique de la Ville dans sa commune : "Nos territoires sont les lieux du sas républicain" mais "ceux qui s'en sortent ne font pas de bruit" et "ceux qui ne vont pas bien" sont "toujours un peu envieux de la réussite des autres" donc "ils font du bruit et (…) rien n'attire plus les regards qu'un bruit comme ça", quand on s'attaque à "un symbole de la réussite". 

Castaner, Belloubet et Denormandie ce mardi sur les lieux de l'incendie

Les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner, de la Justice Nicole Belloubet et de la Ville Julien Denormandie se rendront mardi matin à Chanteloup-les-Vignes sur les lieux de l'incendie d'une école de cirque lors d'une nuit de violences samedi, ont indiqué les ministères. Ils doivent visiter les décombres du chapiteau détruit par les flammes et rencontrer des pompiers et policiers dans cette ville populaire située à l'ouest de Paris, où les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles samedi dans la nuit.