Entre les orages, la sécheresse et les vagues de chaleur, les effets du changement climatique se font plus que jamais ressentir cette année. Pour sensibiliser la population, Solène Chevreuil, de l'association "Le Projet Azur", s'est lancée un défi : parcourir 1.200 kilomètres à pied et à vélo, entre Annecy et Menton. Et sur son chemin, elle organise des ateliers scientifiques pour faire découvrir le cycle de l'eau et la biodiversité des rivières. Europe 1 l'a rencontrée à Barcelonnette.
Suivre dans le temps la santé des rivières
À peine descendue de vélo, elle a déjà les pieds dans l'eau. Aujourd'hui, Solène initie des touristes aux prélèvements de sédiments dans la rivière de l'Ubaye. "Au fond de la rivière, je pose le filet ici, je gratte comme ça pendant 20 secondes. On va mettre ça dans la petite boîte et on va observer", explique-t-elle en réalisant les différentes étapes. Et ce sont les insectes que l'on va observer. "Plus il y en aura et mieux c'est. Parce qu'en fait, les insectes, c'est des bio-indicateurs. S'ils sont là, c'est qu'ils ont un milieu propice pour se reproduire, pour vivre ici."
Résultats du jour : 20 degrés dans les eaux de l'Ubaye et seulement trois insectes observés en tout. Alix, étudiant parisien en vacances, s'inquiète de cette maigre trouvaille. "On se demande comment ça va être dans quelques années si c'est déjà comme ça cet été..." Pour Solène, qui reprend son périple vers Menton, le plus préoccupant reste l'assèchement de nombreuses rivières de montagne.
"Je suis venue à vélo sur la route, j'ai vu plein de torrents à sec et c'est un constat qui donne la boule au ventre. Il y avait eu très peu de neige, donc les glaciers étaient déjà à découvert. C'est vraiment un engrenage. On a le bras dedans et on ne peut pas dire qu'on va vers, on est déjà dedans." Et toutes les données collectées seront répertoriées pour former une carte interactive. Un moyen de suivre dans le temps la bonne santé des rivières.