La moitié des cigarettes fumées voient leurs filtres finir au sol, passant du caniveau aux ruisseaux pour arriver dans les océans, rappelle Fanny Agostini. 2:14
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Fanny Agostini
Chaque année, 30 milliards de mégots sont jetés dans la nature, provoquant une pollution massive. Dans le Finistère, l'entreprise MéGO! s'est spécialisée dans le recyclage des filtres, transformant chaque année 15 tonnes de mégots en mobilier urbain, raconte Fanny Agostini mardi dans "Notre planète" sur Europe 1.

Avec près de 30 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature, la cigarette est une importante source de pollution. Mardi dans "Notre planète" sur Europe 1, Fanny Agostini nous parle d'une entreprise bretonne qui a fait de leur recyclage son cœur d'activité. Elle traite aujourd'hui plus de 15 tonnes de mégots chaque année. 

C’est une première en France et en Europe. Une entreprise de Bourg-Blanc, dans le Finistère, s’est spécialisée dans le recyclage des mégots de cigarettes. Baptisée MéGO!, elle s’attaque à la transformation de l’un des déchets les plus courants au monde, dont la toxicité pour la nature et pour l’humain n’est plus à démontrer. Après avoir analyser leur composition, le jeune directeur Bastien Lucas s’est rendu compte que les filtres étaient ré-exploitables. C’est même une gabegie monumentale que de ne pas les réemployer, car ils sont composés d’acétates de cellulose, une matière dérivée du plastique qui peut servir à fabriquer de nouvelles choses.

Des filtres transformés en mobilier urbain

Après les avoir dépollués en circuit fermé, l’entreprise transforme les filtres en plaques qui servent ensuite à fabriquer du mobilier urbain. Elle confectionne des bancs, des chaises, des cendriers et même des distributeurs de gel hydroalcoolique à pédale, dont le tube, le socle et la languette sont à 100% issus du recyclage. 600 unités ont déjà été commercialisées. La société bretonne traite 15 tonnes de mégots chaque année en s’appuyant sur des acteurs qui les collectent dans toute la France.

Plusieurs millions de filtres déjà recyclés

Ce faisant, l’entreprise répond à un défi écologique de taille. Sébastien Lucas en sait quelque chose : avant de créer cette entreprise, alors qu’il était étudiant en école de commerce, il avait mis en place une association, Terre océane, pour nettoyer les plages. C’est sur le terrain que l’idée avait germé dans sa tête. On dénombre en effet quelque 11 millions de fumeurs en France et la moitié des cigarettes fumées voient leurs filtres finir au sol, passant du caniveau aux ruisseaux pour arriver dans les océans.

Depuis sa création, l’entreprise bretonne a recyclé plusieurs millions de filtres de cigarettes. L’entrepreneur souhaite à présent que les mégots à recycler ne soient pas ramassés dans la nature mais davantage issus d'un tri sélectif. il espère pour cela une prise de conscience collective et un plus grand civisme.