«C'est une maigre consolation» : le lanceur d'alerte Chawki Benzehra réagit au prolongement de la rétention de l'influenceur Doualemn
Ce dimanche, la justice a décidé de prolonger la rétention de l'influenceur algérienne, Doualemn, de 26 jours. Une décision que les avocates de l'influenceur vont faire appel. Pour Chawki Benzehra, le lanceur d'alerte qui a signalé les appels à haine d'influenceurs algériens et lui-même menacé, cette décision est une "maigre consolation".
La rétention de l'influenceur Doualemn est prolongée de 26 jours. C'est la décision qu'a prise la justice ce dimanche et que les avocates de l'influenceur vont faire appel, jugeant que leur client est victime d'un "acharnement". Mais pour Chawki Benzehra, le lanceur d'alerte à l'origine des signalements des appels à haine d'influenceurs algériens, estime que cette décision est une "maigre consolation"
"Est-ce qu'il n'est pas inquiétant de garder ce type d'individu sur le sol français ?"
Le lanceur d'alerte revient sur la décision de la justice qui avait indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une urgence absolue d'expulser cet individu : "Quelqu'un qui a appelé à commettre des meurtres, quelqu'un qui a fait l'apologie d'actes de torture contre ses concitoyens. Imaginez ce qu'il pourrait faire justement au sein de la communauté, au sein de la nation française".
"Est-ce qu'il n'est pas inquiétant de garder ce type d'individu sur le sol français ?", s'interroge Chawki Benzehra. Le fait de prolonger sa rétention est, pour le lanceur d'alerte, "juste un sursis", en attendant "qu'il y ait une décision qui, on l'espère, sera bien sûr l'expulsion de cet individu".
"Je vis un peu cloisonné", déclare Chawki Benzehra
Depuis qu'il a commencé à signaler les appels à la haine d'influenceurs algériens, Chawki Benzehra est insulté sur les réseaux sociaux, mais aussi et de manière plus grave la cible de menaces de mort. Des menaces qui viennent, selon lui, de "personnes qui sont sur le sol français, qui profitent du système français, et qui considèrent que le fait d'avoir dénoncé des gens qui appellent aux attentats me vaut d'être taxé de traître à la nation algérienne".
Il déclare avoir obtenu l'asile en France en décembre 2023 et que d'un point de vue administratif, il est protégé. Mais il estime qu'il n'est pas "en sécurité sur le sol français en 2025". Chawki Benzehra explique qu'il sort très rarement de son domicile : "Je vis un peu cloisonné, avec une peur de me retrouver dans les rues d'une grande ville. Comment en est-on arrivé là en France, à ce que les gens ne se sentent plus en sécurité dans un pays comme la France".