«Une campagne de déstabilisation a été lancée» par Alger contre la France, estime le lanceur d'alerte Chawki Benzehra
Les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie sont au plus bas. Les deux pays s'affrontent de plus en plus, sur fond d'arrestation de Boualem Sansal et d'influenceurs algériens multipliant les propos violents sur les réseaux sociaux. Pour le lanceur d'alerte Chawki Benzehra, "une campagne de déstabilisation a été lancée" par le pouvoir algérien contre la France.
La crise diplomatique s'aggrave entre la France et l'Algérie. Depuis la reconnaissance de la France de la "marocanité" du Sahara occidental, la relation entre Paris et Alger se dégrade à vitesse grand V. Et l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal en novembre dernier, puis la multiplication de propos haineux d'influenceurs algériens présents sur le sol français, n'ajoutent que de nouvelles tensions entre les deux capitales.
Derrière le signalement de ces influenceurs appelant parfois à violer ou à commettre des attentats dans l'Hexagone, Chawki Benzehra, traducteur algérien vivant en France, ayant obtenu l'asile politique depuis 2023 et qui est désormais devenu lanceur d’alerte.
"Une campagne de déstabilisation a été lancée"
Face à la multiplication des cas d'influenceurs algériens multipliant les propos violents, Chawki Benzehra l'assure : "On est sur quelque chose qui ne peut pas être dû au hasard, avec notamment la multiplication des éléments de langage", de la part d'Alger, souligne-t-il au micro de Dimitri Pavlenko. "Et donc, on est arrivé à ce résultat, où des profils un peu illuminés, reprennent ces éléments de langage" sur les réseaux sociaux, accusant la France notamment de vouloir déstabiliser l'Algérie.
"Mais il y a vraiment une compagne de déstabilisation qui a été lancée. Et le plus dangereux, c'est que quelque chose a été actionné sur le sol français", poursuit Chawki Benzehra, désormais reclus chez lui, face à la multiplication des menaces à son encontre sur les réseaux sociaux.
Les faiblesses de la diaspora algérienne utilisées par Alger ?
"On a utilisé certaines faiblesses qu'il y a dans la diaspora algérienne, ou tout du moins, dans une certaine frange des Franco-algériens. On a utilisé les faiblesses qu'il y a à l'intérieur de la société française, pour commencer un petit peu une campagne de vengeance par rapport à justement la reconnaissance par la France de la "marocanité" du Sahara, parce que tout est parti de là", conclut l'Algérien de 33 ans.