«C'est une espèce d'impôt déguisé » : À Marseille, les narcotrafiquants rackettent les commerçants
À Marseille, des narcotrafiquants multiplient leur activité et rackettent désormais supérettes et entreprises afin de diversifier les sources de revenus.
À Marseille, derrière le narcotrafic se cachent d'autres réalités violentes, notamment le racket. De plus en plus d'entreprises en sont victimes dans la deuxième ville de France.
Dans une vidéo de revendication, un commando de la DZ Mafia saccage et incendie une supérette en représailles. Restaurants, pharmacie ou chantiers sont également visés. Cyril Sauvat, président de la fédération du BTP, recense une vingtaine de cas par an dans le département.
Des intimidations physiques
"Il y a des intimidations physiques, parfois des agressions, des menaces, des exactions sur les chantiers, du vol sur les chantiers. Ça peut aller jusqu'à du racket à l'embauche ou du racket tout court. C'est une espèce d'impôt déguisé dans des conditions mafieuses", poursuit-il.
Alors que la loi du silence règne dans ces affaires, le monde du BTP est en lien direct pour sa part avec le parquet et la préfecture pour réagir rapidement. Mais ça ne suffit pas à endiguer ce phénomène.
"Parfois, des entreprises qui ne sont pas du coin arrivent et créent un précédent en se disant 'bon, eh bien, c'est normal, ici, ça se fait comme ça'. Eh bien non, ça ne se fait pas comme ça, ce n'est pas normal", s'insurge Cyril Sauvat.
Un phénomène en constante augmentation
Ce phénomène s'étend, selon le patron de la police judiciaire marseillaise, Philippe Frison : "Dans d'autres villes du sud, on voit que ce phénomène est en constante augmentation. On a diligenté depuis le mois d'octobre de nombreuses affaires dans ce domaine".
Les narcotraficants sont de plus en plus gourmands, ce qui permet de multiplier les angles d'attaque pour les enquêteurs qui revendiquent près de 120 arrestations en l'espace de trois mois.