«C’est un fléau» : les livraisons par drone continuent à la prison de Strasbourg
Téléphones, cigarettes, drogues et même parfois des armes... Les détenus de la prison de Strasbourg n'ont aucun mal à réaliser leurs achats grâce à des drones. Ces petits appareils volants sont de plus en plus efficaces, faciles à piloter et se multiplient. De quoi inquiéter les surveillants pénitentiaires.
Le phénomène s'est répandu partout en France et provoque un vent de panique au sein des établissements pénitentiaires. Les détenus se font livrer directement... par drone. Un véritable "fléau" dénoncé par les gardiens de plus en plus inquiets, d'autant plus que des armes font parfois partie des objets acheminés.
Des appareils de plus en plus performants
Depuis le début de l’année, les interpellations liées à des drones à la maison d'arrêt de Strasbourg ont été plus fréquentes qu’en 2024. Le phénomène prend vite de l’ampleur constate le brigadier-chef Fabrice Siegel, chargé de communication de la direction interdépartementale de la police nationale du Bas-Rhin. "Avec les nouvelles technologies, les appareils sont de plus en plus maniables, de plus en plus précis, avec des batteries qui tiennent de plus en plus longtemps. Ils permettent [de faire] de plus longues distances : jusqu’à deux ou trois kilomètres, je pense qu’on peut avoir une bonne précision, jusqu’à la fenêtre de la cellule", explique-t-il.
"On ne va pas dire qu’on a peur, c’est plus de l’agacement"
Des drones qui livrent de nuit trois ou quatre fois par semaine, estime David, surveillant pénitentiaire à Strasbourg. "Parfois les colis tombent et on les récupère. On récupère beaucoup de stupéfiants et beaucoup de portables. On n'intercepte pas tout donc il y a des choses qui entrent et la vraie peur qu’on a, c'est que ce soit une arme. C’est un fléau et ce n’est pas que sur la maison d’arrêt de Strasbourg. On ne va pas dire qu’on a peur, c’est plus de l’agacement. On est complètement démunis là", déplore-t-il.
Avec ses collègues, ils réclament ainsi l’installation de brouilleurs anti-drones. Un dispositif coûteux, mais qui commence à faire ses preuves dans d’autres prisons en France.