«Leur traitement est vraiment inhumain» : à Strasbourg, une centaine de personnes se rassemble en soutien à Cécile Kohler et Jacques Paris
Il y a trois ans jour pour jour, Cécile Kohler et Jacques Paris étaient arrêtés en Iran. Les deux derniers otages français du régime de Téhéran sont depuis toujours incarcérés dans la section 209 de la prison d’Evin, réservée aux détenus politiques. Plusieurs rassemblements de soutien étaient organisés aujourd’hui partout en France, notamment en Alsace.
La France "agit sans relâche" pour faire libérer ses deux ressortissants Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans jour pour jour, a assuré mercredi le président Emmanuel Macron, en les qualifiant d'"otages" de Téhéran. "J'assure leurs familles de notre soutien indéfectible", a affirmé le chef de l'État sur X.
Dans l'Hexagone, une quarantaine de rassemblements ont été organisés pour soutenir les deux Français, très affectés psychologiquement par des conditions "absolument abominables", selon la diplomatie française. Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l'est de la France, et son compagnon septuagénaire, Jacques Paris, avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran. Ils sont actuellement incarcérés dans la sinistre section 209, réservée aux prisonniers politiques, de la prison d'Evin de Téhéran.
Accusés d'"espionnage" par les autorités iraniennes, considérés comme des "otages d'État" par Paris, ils sont officiellement les deux derniers Français emprisonnés en Iran, qui détient une vingtaine d'Occidentaux. "Ils ont été arrêtés sans fondement" et sont "emprisonnés (...) dans des conditions inhumaines qui relèvent de la torture" a dénoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans une vidéo postée sur X. Le ministre a exhorté une nouvelle fois les Français à ne pas se rendre en Iran "pour ne pas prendre le risque d'être eux-mêmes détenus arbitrairement".
"Nous sommes là, aujourd'hui, pour dire à Cécile et Jacques que nous pensons à eux"
Plusieurs rassemblements de soutien étaient organisés dans l'est de la France, région d'origine de Cécile Kohler. C'était le cas à Strasbourg. "Nous sommes là, aujourd'hui, pour dire à Cécile et Jacques que nous pensons à eux", peut-on entendre à l'estrade. Au pied de la centaine de personnes réunies place Kleber, un rectangle, en corde de rouge, est à même le sol. Il représente la cellule de 8 m² dans laquelle Cécile et Jacques sont enfermés depuis trois ans, sans fenêtre, sans matelas, constamment éclairée.
Claire et Arnaud, deux enseignants du lycée strasbourgeois où a étudié Cécile, pancartes de soutien autour du cou, tenaient à être là ce soir. "Ils savent qu'on les soutient. Ils savent qu'on est là, donc c'est important. Ça doit être vraiment épouvantable de survivre dans cette prison. Ils sont soumis à l'isolement, ils sont privés de lecture, du contact avec leurs proches. Leur détention évidemment ne se justifie en rien, mais leur traitement est vraiment inhumain", ont déclaré Arnaud et Claire. La libération, il y a deux mois, d'un autre otage français en Iran, Olivier Grondeau, donne ici de l'espoir aux proches de Cécile et Jacques. "Restons mobilisés sans relâche", insistent-ils, jusqu'au jour tant attendu de leur retour.