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Stéphane Burgatt (à Marignane) // Crédit photo : JEFF PACHOUD / AFP
C'est une petite polémique qui secoue la commune de Marignane, près de Marseille. Dans les cantines de la commune, le maire a décidé de mettre un seul plat par jour au menu, sans tenir compte ni des convictions religieuses, ni des préférences alimentaires des enfants. Une mesure d'égalité pour l'élu, qui divise les parents d'élèves.

C'est une décision qui fait polémique. À Marignane, une commune proche de Marseille, le maire divers droite de la ville Éric Le Dissès vient d'imposer un seul repas dans les cantines scolaires. Objectif : garantir la laïcité dans l'assiette, explique l'élu local. 

Ce midi, le repas sera le même dans toutes les cantines de la commune, sans distinction religieuse ou préférences alimentaires. Certains parents d'élèves dénoncent une provocation. "C'est très dérangeant parce qu'on ne respecte pas la liberté des uns et des autres, de pouvoir choisir ce qu'ils veulent avoir", explique Myriam. "Le problème, ce n'est pas une demande de viande halal, c'est de permettre que la cantine ne soit pas un lieu de discrimination", poursuit-elle.

"Si des enfants n'aiment pas les épinards, alors on ne sert pas d'épinards ?"

Le personnel des cantines en première ligne craint, lui, d'être la cible d'agressions. "On a un peu peur des conséquences qu'il peut y avoir", rapporte le délégué CGT, Johnny Benoit. "C'est quand même les cantinières qui ramènent les enfants au portail. Ce ne se sont pas les hommes politiques qui sont au portail tous les jours", s'agace le syndicaliste. 

Mais pour le maire de la commune, cette polémique est incompréhensible : "Vous avez des enfants, s'ils n'aiment pas les épinards, alors on ne sert pas d'épinards ? Et si d'autres n'aiment pas les petits-pois ? Et le poisson ? On fait la même chose ? On va clairement avoir des enfants qui ne vont que manger du pain. C'est ça la vraie discrimination : ce n'est pas d'égalité. Or, nous, on a un plat pour tout le monde servi de la même manière. C'est ça la laïcité dans l'assiette, c'est ainsi", affirme Éric Le Dissès. Et d'ajouter que "cette histoire n'a pas lieu d'être, c'est un non-événement".