Penelope Fillon lors de son arrivée au procès, ce jeudi. 1:41
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Salomé Legrand édité par Ugo Pascolo , modifié à
Au deuxième jour de son procès, Penelope Fillon a affronté les questions des juges, qui la soupçonnent d'emploi fictif. La femme de l'ancien Premier ministre a peiné à se justifier, laissant un sentiment de malaise. 

Après les questions de procédure, place au fond de l'affaire. Au deuxième jour du procès du couple Fillon, dans lequel l'ancien Premier ministre est soupçonné d'emplois fictifs pour avoir rémunéré sa femme, les deux époux se sont exprimés longuement à la barre. À commencer par Penelope Fillon, qui a été interrogée pendant plus d'une heure sur la réalité de son travail auprès de son mari, une séquence qui a laissé un sentiment de malaise, le procureur allant même jusqu'à exprimer sa compassion. 

Un ton haché, un volume parfois à peine audible

Dans un français teinté d'accent britannique, Penelope Fillon, bien droite à la barre dans sa veste de tailleur noir, patauge, et peine à décrire ce qu'elle a fait ou produit quand il s'agit de répondre aux questions sur les contrats signés avec son mari dans les années 1980. Idem concernant les études aux titres nébuleux pour lesquelles elle a été rémunérée, comme "Aménagement du bocage sabolien" ou "Organisation de secrétariat". "Des petits rapports de 50-60 pages", avance-t-elle sur un ton haché et à un volume parfois à peine audible. Mais aucun n'a jamais été retrouvé. Sur son rôle d'attachée parlementaire, elle explique avoir fait "du travail comme le courrier et des petits revues de presse locales".

Quand le juge évoque son salaire trois fois plus élevé que d'autres collaborateurs, ou quand il souligne qu'elle prenait des vacances sans les déclarer et qu'elle touchait des indemnités de congés payés, une réponse raisonne à chaque fois dans la bouche de Penelope Fillon : "C'est mon mari qui gérait cela". 

Les réponses qui frisent l'arrogance de François Fillon

Bien plus à l'aise à la barre, François Fillon renvoie toutes les balles lancées par le parquet avec deux arguments. Quand il n'affirme pas que ses actions étaient "conformes aux règles de l'Assemblée nationale", il invoque la séparation des pouvoirs, et que la justice n'a pas à s'en mêler. Des réponses qui frisent parfois l'arrogance, comme lorsqu'il est interrogé sur le fait que sa femme n'apparaît pas sur le trombinoscope de son équipe : "Qu'importe, les Sarthois ne savent pas ce que c'est. Le trombinoscope, c'est un truc de Parisiens."