Ces grandes villes du monde qui veulent mettre un coup de frein à la voiture

Londres pollution
Une vue de Londres sous le smog. © ISABEL INFANTES / AFP
  • Copié
, modifié à
Partout dans le monde, de grandes villes s’engagent à limiter la circulation des voitures. Avec plus ou moins d’ambitions.

Les grandes villes du monde se mobilisent pour le climat. Douze maires de métropoles ont signé lundi à Paris une déclaration s'engageant à tendre vers le "zéro émission" de gaz à effet de serre d'ici 2030. Paris, Londres, Los Angeles, Barcelone, Quito, Vancouver, Mexico, Copenhague, Auckland, Seattle, Milan et Le Cap promettent donc de mettre en place différentes mesures, allant de la mise en place d’un parc de bus à zéro émission à partir de 2025 au développement des pistes cyclables, en passant par des mesures incitant "à la marche et au cyclisme". Objectif affiché : "abandonner progressivement l'utilisation des véhicules à combustion fossile", selon un communiqué des signataires. Sur cet objectif, toutefois, peu de villes se risquent à donner des engagements concrets. Europe 1 a recensé les quelques métropoles du monde à avoir déjà actionné le processus du "sans voiture".

Amsterdam, le fer de lance

La capitale hollandaise est LA ville ennemie des voitures. Amsterdam ambitionne de bannir essence et diesel d’ici à 2030. Et elle a déjà pris de l’avance : les voitures diesel sont déjà interdites et les rues quasi piétonnes dans le centre. Une carte de résident, qui peut coûter jusqu’à 600 euros par an, est déjà nécessaire pour avoir le droit de garer sa voiture, indique Le Monde.

Les villes les plus avancées (hors Amsterdam)

D’autres villes ont déjà commencé à prendre des mesures, sans forcément s’engager sur des objectifs à long terme. À Bruxelles, plus de 50 hectares du centre-ville sont déjà entièrement piétons, ce qui en fait la plus grande zone d’Europe interdite aux voitures.

À Londres, depuis 2015, toutes les voitures sont soumises à un péage urbain : celles qui entrent dans le centre-ville doivent s’acquitter d’une taxe de 11,50 livres (13 euros). Et depuis ce lundi, cette somme est assortie d’une surtaxe de 10 livres (onze euros) pour les véhicule datant d’avant 2006.

 

A Copenhague, il y a désormais plus de vélos que de voitures

 

Copenhague, pour sa part, a su mener deux fronts en même temps : le recul de la voiture et le développement du vélo. D’un côté, la capitale danoise a interdit les parkings pour voiture et réduit la vitesse de circulation de 50 à 40 km/h. Et de l’autre côté, elle a investi pas moins de 134 millions d’euros pour développer près de 500 km de pistes cyclables. Résultat : aujourd’hui, 63% des trajets des habitants de Copenhague pour aller et revenir du travail étaient effectués en vélo, selon une étude. Il y a désormais plus de 265.700 vélos pour 252.600 voitures en circulation quotidienne dans la capitale danoise, contre 351.133 voitures pour seulement 100.071 vélos en 1970.

Enfin, Berlin a, pour sa part, mis en place (et ce dès 2008) un système de "vignettes" valant sur une zone de 88 kilomètres carrés : les voitures les plus polluantes reconnues par cette vignette sont tout bonnement interdites de la zone.

Les autres villes ambitieuses

Pour l’heure, du côté des autres capitales, seule Paris dit envisager de bannir de l’ensemble de la ville les voiture diesel (d’ici 2024) et essence (d’ici 2030). La ville met déjà en place un système de "vignettes" : les jours de pics de pollution, les voitures les plus polluantes identifiées par une vignette sont interdites de circulation.

Mexico, Athènes et Madrid ont pris des engagements similaires (non datés), mais concernant le diesel seul. La capitale espagnole semble la plus avancée des trois : depuis janvier 2015, une amende de 90 euros sanctionne les automobilistes qui ne vivent pas dans le centre-ville.

Au-delà des capitales, on trouve des ambitions très élevées du côté d’Oxford. La ville anglaise de 160.000 habitants veut même interdire essence et diesel de l’hyper-centre dès 2020, pour une interdiction dans l’ensemble de la ville en 2030.

Une vue aérienne de Hambourg

Hambourg, également, nourrit de vives ambitions. La deuxième ville allemande (1,8 million d’habitants) ne veut pas interdire la voiture, mais la rendre inutile d’ici 2034. Déjà composée de 40% d’espaces verts, elle veut "créer deux ceintures vertes et un réseau dense de voies pour piétons ou cyclistes garanties sans voitures. L'idée forte du projet est simple : se déplacer d'un point à un autre de la ville sans avoir à partager l'espace public avec des automobiles", résume Le Parisien.

Qui veut interdire la vente de diesel et d’essence ?

Au-delà des mesures que peuvent prendre les villes, plusieurs pays s’organisent également dans la lutte contre la pollution liée aux voitures à moteur thermique. Ainsi, plusieurs pays ont annoncé une interdiction des ventes de voitures à essence et diesel : la Norvège, les Pays-Bas, l’Inde, la France, le Royaume-Uni et la Chine. Pour les trois premiers, cette interdiction devrait intervenir en 2030. Pour la France et le Royaume-Uni, ce devrait être dix ans plus tard. La Chine devrait communiquer un calendrier prochainement.