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Lionel Gougelot, édité par Laura Laplaud , modifié à
Mohammed, 21 ans, est l'un des deux survivants du naufrage de l'embarcation de migrants qui a tué 27 personnes mercredi dernier. Il assure que les appels de détresse passés depuis leur bateau n'ont pas été pris en compte à temps par les Français et les Britanniques, qui n'ont fait que se renvoyer la balle.
TÉMOIGNAGE

La France et le Royaume-Uni ont-ils tardé à envoyer des secours dans la Manche ? C'est ce qu'assure Mohammed, 21 ans, d'origine kurde, l'un de deux rescapés du naufrage survenu la semaine dernière. Peu de temps après avoir pris la mer dans la soirée de mardi, le bateau pneumatique sur lequel Mohammed et 32 autres passagers avaient pris place commence à se dégonfler. Les migrants se retrouvent alors piégés en pleine mer.

Les autorités françaises et britanniques mises en cause

Leur embarcation prend l'eau. Après plusieurs heures passées à tenter d'écoper, les migrants se décident à appeler les secours. Mais selon Mohammed, les Français et les Britanniques se sont renvoyés la balle inlassablement. Le jeune homme explique qu'ils ont d'abord appelé la police française mais après avoir indiqué leur position, on leur répond qu'ils sont dans les eaux britanniques. Les Français ne peuvent donc pas intervenir. Un autre passager appelle alors en Grande-Bretagne : on le renvoie vers la France.

Livrés à leur sort, les passagers se tiennent par la main pour ne pas sombrer, raconte encore Mohammed. Puis ils ont "perdu espoir", dit-il. Ils sont tombés à l'eau et ont renoncé à la vie.

Dans l'eau glacée, Mohammed s'accroche comme il peut au plastique du bateau dégonflé jusqu'à l'arrivée des secours français. Les corps sont alors repérés par un navire de pêche de Boulogne-sur-Mer. Aujourd'hui, le jeune homme se dit menacé de mort par les passeurs. Il dit qu'il ne connaît pas leur nom, mais persiste dans sa volonté de gagner la Grande-Bretagne pour travailler et payer les soins médicaux de sa petite sœur malade, restée au pays.