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Matthieu Bock, édité par Laetitia Drevet
À Goyave, une commune de 8.000 habitants, l’approvisionnement de la population en eau potable dépend de camions de distribution d'eau minérale.
REPORTAGE

En Guadeloupe, l’eau potable est un véritable problème sanitaire. Les canalisations, pourries, n’ont pas été remplacées ni même entretenues depuis 50 ans. Résultat : l’acheminent de l’eau potable est de plus en plus aléatoire, et l’approvisionnement de milliers d’habitants dépend depuis des mois des distributions de bouteilles d’eau minérale.

Chaque jour, les habitants de Goyave, au sud de l’île, attendent les camions qui transportent les packs d’eau potable. "Ça va faire dix ans qu’on n'a pas d’eau", affirme une employée municipale au micro d'Europe 1. Chacun s’arrange donc selon ses moyens. "Des fois, je pars au travail avec ma voiture remplie de bidons. Il y a des endroits où je peux récupérer de l’eau en chemin. On n'a pas le choix, on est obligé de le faire pour l’hygiène", poursuit-elle.

Une remise en état à un milliard d'euros

En deux ans, la mairie de Goyave a dépensé plus de 200.000 euros pour distribuer environ 300.000 bouteilles d’eau aux 8.000 habitants. Mais le principal problème pour le maire, Ferdy Louisy, c’est l’assainissement. "Vous savez ce que c’est que le choléra. Alors imaginez ça dans un département français, bientôt en 2020. On a connu ça", pointe-t-il.

On estime que 50% de l’eau est perdue à cause des fuites. Les différents syndicats de l’eau sur l’île, gérée par les collectivités locales, ont lancé des travaux de remplacement récemment. Mais ces organisations n’ont pas assez d’argent, explique Harry Placide, le directeur de service de l'un de ces syndicats. "On est sur une moyenne de 50% d’impayés." Le montant des travaux est colossal. La remise en état de l'ensemble du réseau d’eau potable en Guadeloupe est estimée à un milliard.