"Ça fait mal aux tripes, ça me travaille", souffle l'édile (photo d'illustration). 1:38
  • Copié
François Coulon, édité par Rémi Duchemin
Michel Tapon, 71 ans et deux mandats de maire de Sérigné au compteur, veut passer la main. Mais aucun candidat, pas même dans sa propre majorité, ne veut reprendre le flambeau. Une situation qui désespère l’édile et menace l’existence même de la commune qui pourrait être contrainte de se fondre dans une autre.
REPORTAGE

Recherche successeur désespérément ! Après deux mandats, le maire de Sérigné, va raccrocher pour profiter enfin de sa retraite, à l'âge de 71 ans. Mais, contre toute attente, son conseil municipal tout entier -14 adjoints et conseillers - a pris la même décision ! Impossible donc de trouver un successeur dans l'équipe précédente. Ni dans le reste de la population, malgré un salaire de 1.600 euros brut pour diriger cette commune d’un millier d’âmes.

"Ça fait mal aux tripes, ça me travaille. Je me retrouve sans personne alors que j’ai envie de décrocher", se désole Michel Tapon, interrogé par Europe 1. "Je ne souhaiterais pas que les clés de la commune soient remises à Monsieur le préfet, qui lui procéderait certainement à une commune nouvelle, par fusion avec une autre commune qui est dirigée par un maire", prévient-il. Une raison à cette désaffection ? "La crainte des responsabilités peut-être", répond le maire.

"Ça fait peur à pas mal de gens"

En désespoir de cause, Michel Tapon vient d’écrire une lettre à ses administrés pour tenter de trouver un remplaçant. Pour l’instant, sans succès. "Ça parait lourd quand même, avec toutes les charges qu’il peut y avoir", assume un villageois. "Et puis l’administration, j’y connais pas grand chose. Ça fait peur à pas mal de gens je pense", tranche cet administré.

"Je suis trop âgée, je n’ai pas envie de m’embêter avec ça", répond une autre. "Moi je dis qu’il y a beaucoup de jeunes qui peuvent s’investir. Mais ils sont un peu comme moi, je crois, ils veulent pas trop s’embêter", pense cette habitante, qui ne veut pas voir sa commune disparaître. "Ah ben pas du tout. Ce serait vraiment pas drôle pour nous."

La prochaine étape, ce sera une opération "mairie portes ouvertes", pour sortir de l’impasse. Le temps presse, puisque les élections municipales auront lieu au mois de mars prochain.