BTP : une "série de suicides" chez Eiffage, la CFDT interpelle la direction

Le syndicat indique que les deux récents suicides s'inscrivent dans une "série" en lien la plupart du temps "avec le travail".
Le syndicat indique que les deux récents suicides s'inscrivent dans une "série" en lien la plupart du temps "avec le travail". © AFP
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avec AFP
La CFDT-Construction reproche au groupe de ne refuser de traiter la question de la souffrance au travail au sein de l'entreprise.

Le groupe de BTP Eiffage a été "accusé" mardi par la CFDT de "faire la sourde oreille" après deux suicides récents qui s'inscrivent dans une "série" en lien la plupart du temps "avec le travail", selon le syndicat.

"La plupart de ces suicides sont en lien avec le travail." Dans un communiqué, la CFDT-Construction a fait part de deux suicides survenus "dans la branche Infrastructures la semaine dernière", dans la lignée d'"une série de suicides et de tentatives de suicides dans tout le groupe depuis 2 ans". Interrogé, le syndicat a évoqué "six suicides ou tentatives de suicide en 2016". "La plupart de ces suicides sont en lien avec le travail", et pourtant l'entreprise "a refusé jusqu'à aujourd'hui de faire la lumière" sur ces événements, d'après le syndicat qui "accuse le groupe de faire la sourde oreille".

Eviter des situations "dramatiques". "Nous sommes très attentifs à ces sujets et prenons toutes les mesures pour éviter ces situations (...) dramatiques", a réagi la direction d'Eiffage. Des discussions se tiennent "de façon régulière avec les organisations syndicales sur les risques psycho-sociaux", objet d'un accord signé en 2011 et actuellement en cours de révision, a-t-elle ajouté. "Le groupe, après avoir trainé des pieds pendant un moment, a proposé de revoir l'accord" mais il "refuse de traiter la question des suicides, tentatives, burn-out... Ils ne veulent pas en parler", a répliqué Jean-Michel Gillet, secrétaire national de la CFDT-Construction.

"Des messages qui ne laissent pas de doute" Avant de passer à l'acte la semaine passée, les deux salariés ont laissé "des messages qui ne laissent pas de doute", "le lien avec le travail est clair" : l'un a envoyé un mail évoquant sa détresse, l'autre aurait "laissé un dessin" évoquant "un certain nombre de pressions d'ordre professionnel", a rapporté Jean-Michel Gillet.

De son côté, la direction rappelle que le renouvellement de l'accord sur les risques psycho-sociaux (RPS) devait permettre de "renforcer encore les dispositifs déjà en vigueur dans le groupe", notamment "la formation des managers et des référents RPS" ainsi que les "dispositifs d'écoute des salariés et de communication avec eux".